(Agence Science-Presse) - Les médias européens se sont beaucoup réjoui, la semaine dernière, du premier lancement du projet Galileo. Mais pourquoi ce projet était-il à ce point important que les Européens s'y sont accrochés depuis 15 ans? Deux réponses: l'une honorable, l'autre pragmatique.

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Mais d'abord, un rappel: Galileo est un système de navigation, au même titre que l'américain GPS. Autrement dit, c'est un système qui permet de localiser un véhicule, ou qui permet à un voyageur de se localiser lui-même (grâce à son téléphone cellulaire).

Galileo devrait être fonctionnel en 2010. Le satellite qui a été lancé le 28 décembre, Giove A, est le premier de trois engins qui serviront, d'ici 2006, à tester les technologies nécessaires au bon fonctionnement de Galileo.

Pourquoi Galileo est-il si important pour l'Europe?

La réponse honorable: le système américain GPS (Global Positioning System) était à l'origine un projet militaire. Cela faisait donc planer le risque qu'en cas de crise, les autres pays cessent d'y avoir accès. Un scénario inquiétant, alors que la gestion du trafic maritime, automobile et aérien, dépend de plus en plus des satellites.

C'est avec cette logique en tête que, au début des années 1990, l'Union européenne a lancé le programme Galileo, décrit comme une alternative 100% civile au GPS (avec qui il sera toutefois entièrement compatible). Au fil du temps, c'est aussi devenu une façon pour l'Europe d'affirmer son savoir-faire technologique.

La réponse pragmatique: selon l'Agence spatiale européenne, le nombre d'utilisateurs pour ces services de navigation pourrait atteindre 1,8 milliard en 2010 et 3,6 milliards en 2020. Rien qu'en Europe, cela veut dire un marché de plus de 250 milliards d'euros. Ça vaut bien quelques satellites...

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