Or donc, une sonde spatiale européenne est entrée en orbite autour de Vénus le 11 avril. Plus de 20 sondes spatiales y ont précédé Venus Express depuis les années 1960, et on sait que cette planète est inhospitalière, voire infernale. Que dire de plus?

À quoi ressemble Venus?

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C'est une planète rocheuse, comme la Terre. Parce qu'elle est plus près du Soleil, il est normal qu'il y fasse plus chaud, mais Venus souffre en plus d'un désavantage majeur: elle est recouverte d'une épaisse couche de nuages qui emprisonne la chaleur et fait grimper la température jusqu'à 450 degrés Celsius.

Une épaisse couche nuageuse qui emprisonne la chaleur: donc, un effet de serre?

En effet. Il règne sur Venus un gigantesque effet de serre, et c'est de l'observation de cette planète que, dans les années 1950 et 1960, les climatologues et les environnementalistes ont pu confirmer la justesse de cette théorie sur les conséquences qu'aurait un effet de serre chez nous: une hausse des températures à l'échelle de la planète.

Mais il y a 30 ans qu'on sait cela. Pourquoi y retourner maintenant?

Malgré les apparences, on ne connaît encore son atmosphère qu'en surface. Celle-ci, composée en majeure partie de dioxyde de carbone, sera analysé "de haut en bas" par Venus Express au cours des trois prochaines années, mesurant au passage les températures, la vitesse des vents et l'impact des particules solaires: le résultat sera une meilleure compréhension des mécanismes complexes qui gouvernent cette atmosphère et, au milieu de ces connaissances nouvelles, espère-t-on, certaines informations nous aideront à mieux comprendre les mécanismes complexes de notre propre atmosphère.

Au passage, on espère pouvoir déterminer s'il y a encore des volcans actifs, et dresser une carte des faibles champs magnétiques qui émanent encore de cette planète.

Il faut se rappeler que depuis la toute première sonde envoyée là-bas, en 1962, seule une minorité se sont posées, et aucune n'a réussi à survivre plus de quelques heures à l'intense pression (90 fois celle de la Terre) et à la chaleur écrasante (suffisante pour faire fondre le métal).

Enfin, l'Agence spatiale européenne profite des retombées d'autres missions récentes: la sonde Venus Express est virtuellement un clone de Mars Express, actuellement en orbite autour de la planète rouge, et certains des instruments qui ont servi à Huygens sur Titan (une lune de Saturne) serviront à présent à étudier Venus.

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