Un dispositif québécois Econopro, économise du carburant tout en réduisant les émissions polluantes. Une surprise, dans ce domaine où ce genre d'invention porte généralement plus de promesses que de résultats concrets.

"Il y a peut-être 2000 de ces bidules sur le marché et 1999 qui ne marchent pas ", ironise Hugo Marsolais, l’ingénieur responsable d'une étude imposée par le Tribunal fédéral de la concurrence et directeur, Recherche et développement, de l’Institut du transport avancé du Québec (ITAQ), basé au Cégep de Saint-Jérôme.

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Dans le cadre de cette étude, une nouvelle génératrice dotée du dispositif en question, Econopro, a entraîné une économie de carburant diesel de 4,6 % à 6 % sous une charge de 5000 watts (5 kilowatts). De plus, les émissions de monoxyde de carbone et de dioxyde d’azote ont été réduites jusqu’à 66 % et les particules de suie contribuant au smog ont chuté de 9,7 à 17,3 %. L’appareil devient plus performant après un certain temps de rodage, lit-on dans le rapport signé par le consultant de l'ITAQ, Donald Patacki. " Il est à prévoir... qu’une longue période de fonctionnement en continu entraînera des économies substantiellement plus élevées que celles mesurées après 2,3 heures de rodage maximum que les essais de ce projet ont permis. "

L’ingénieur Mathieu Castonguay, de l’Association québécoise pour la lutte à la pollution atmophérique (AQLPA), a été impressionné par un test d’émissions qu’il a effectué ce printemps sur une voiture doté du dispositif Éconopro. " Je me suis dit, il y a de quoi qui est bizarre, parce que ce véhicule âgé était aussi propre qu’un récent. " Il l’a donc recommandé à la compagnie Alcan qui a demandé à l’AQLPA de l’aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre de son parc de véhicules. " Nous ferons un mois d’analyses, probablement en août ou septembre, sur deux véhicules utilitaires sport. "

Le dispositif, mis au point par l’électricien Réal Laroche qui dirige la compagnie Éconoco, de Prévost, a aussi été testé sur 18 véhicules depuis deux ans à l’Institut des métiers de la Cité collégiale d’Ottawa. " Les économies d’essence sont de l’ordre de 7 à 10 % sur les camions légers et de 12 à 24 % sur les petites autos ", conclut le professeur de mécanique qui a effectué ces tests, Luc Éthier.

L’automne dernier, la ville de Rosemère annonçait en conférence de presse qu’elle utilisait l’Éconopro avec succès. Mais en février, le Bureau de la concurrence du Canada ripostait en intentant une poursuite de 100 000 $ contre Éconoco et de 50 000 $ contre M. Laroche et exigeait qu’ils démontrent scientifiquement leurs prétentions. C'est la raison pour laquelle, selon Réal Laroche, les tests n'ont été jusqu'ici que de courte durée. " Initialement, le juge du Tribunal de la concurrence nous a donné 90 jours pour faire nos tests, puis il nous a imposé 30 jours calendrier."

Mathieu Castonguay de l’AQLPA applique toutefois un bémol sur le prix de l’Éconopro, soit 750 $. " Si on n’économise que 4 % de carburant, ça ne sera pas rentable. " Réal Laroche affirme pour sa part que l’économie est supérieure et que l’Alcan devrait aussi se préoccuper du fait que son invention réduit la pollution de l’air.

Une dossier plus complet paraîtra dans l'édition du 22 septembre de La Maison du XXIe siècle.

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