Le titre de cet article ne se veut pas insultant. Il provient d’un magazine consacré au journalisme, où un journaliste scientifique américain tente d’expliquer à ses collègues pourquoi la science a autant de mal à percer dans les journaux –et pourquoi les rédacteurs en chef devraient changer leur façon de penser.

Ce n’est pas que les rédacteurs en chef ne soient pas assez intelligents pour comprendre la science ", commence K.C. Dole, qui a couvert la science, entre autres, pour le Los Angeles Times. " C’est exactement le contraire : ils sont trop habitués à être intelligents, et à cause de cela, ils ne peuvent pas accepter le fait qu’ils ne comprennent pas. "

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Dole, également auteur de livres et professeur de journalisme scientifique à l’Université de Californie du Sud, publie cette diatribe dans la dernière édition de la Columbia Journalism Review . Il poursuit en donnant l’exemple de la matière sombre, cette mystérieuse matière que personne n’a vu mais qui composerait l’essentiel de la masse du cosmos. Les éditeurs n’arrêtent pas de dire qu’ils n’y comprennent rien : mais c’est normal, dit-il! " Personne n’y comprend quoi que ce soit. C’est justement cela qui rend ce sujet si intéressant. "

Il est essentiel de savoir ce que les scientifiques savent, mais également ce qu’ils ne savent pas. "

Une affirmation qui n'étonnera pas les scientifiques. Sauf que si cette façon de penser est courante dans la démarche scientifique (s’ils avaient l’impression d’avoir tout compris, les scientifiques cesseraient de chercher), elle est tout à fait à l’envers de la démarche courante des journalistes qui, pour la plupart, espèrent toujours trouver des solutions simples à des problèmes compliqués.

" Tous les journalistes scientifiques que je connais ont eu un jour un lecteur qui est venu leur dire Wow, c’était fascinant. Je n’ai pas tout compris, mais j’y ai pensé toute la journée. " Il arrive même que des lecteurs demandent s’il n’existerait pas des livres où ils pourraient creuser davantage ce sujet. Un type de réaction auquel on assiste rarement quand on est un journaliste politique, culturel ou sportif.

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