Si l'équipement de base de tout bon mycologue se résume à pas grand-chose –un panier à fond plat et un bon couteau– le passionné de champignons devra toutefois bien se vêtir, se munir de vivres –et de chasse-moustiques en été– et surtout d’une boussole.

Il est facile de "perdre le nord" en cherchant les champignons, et il est fréquent que les mycologues s'égarent en forêt ", raconte Raymond McNeil, l'auteur du volumineux et coloré guide d'identification Le Grand livre des champignons du Québec et de l'est du Canada.

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L'introduction d'une soixantaine de pages, accessible et plaisante à lire, retrace brièvement l'histoire de la mycologie, de Théophraste à la nomenclature moderne des champignons, en passant par le premier ouvrage important, le Nova plantarum de Pier Antonio Micheli (1729). Elle poursuit avec l'intérêt des peuples pour ces protubérances végétales –et même leur dégoût : " Pain de crapaud ", " Toadstool " et même " Pain du diable " au Québec, à l'influence du clergé– avant d'aborder l'histoire de la mycologie au Canada et au Québec. Sans oublier un court résumé de la contribution du " père " de la mycologie québécoise –à qui cet ouvrage est d'ailleurs dédié– René Pomerleau.

Ensuite, quelques chapitres plus pratiques expliquent ce qu'est un champignon, où et quand les cueillir, comment faire leur cueillette, les identifier, les consommer et même les conserver. L'auteur donne même quelques conseils sur les précautions à prendre en présence d'un ours !

Si vous doutez de leur utilité, sur votre table ou dans votre vie, un court encadré –Les champignons dans la vie de tous les jours– résume leurs usages : production d'aliments, création de saveur, production d'antibiotiques, fabrication de détergent, fromages, pains, salamis, colorants, etc.

Amanite, bolet, chanterelle, clavaire, lactaire, morille... L'essentiel de cet ouvrage constitue un guide d'identification de 470 pages avec des descriptions (carpophore, lamelles, pied, chair, spores, habitat, comestibilité) soutenues par de belles photographies en couleur.

L'auteur, aujourd'hui à la retraite, a dirigé le Centre de recherches écologiques de Montréal (CREM) affilié à l'Université de Montréal. Mycologue passionné, il a passé de nombreuses fins de semaines depuis 30 ans à poursuivre des spécimens rares pour les photographier, les cueillir et les identifier : 85% des photos sont de lui.

L'annexe 3 révèle d'ailleurs les petits secrets de la photographie de champignons. Ainsi, " il faut souvent sous-exposer les champignons blancs qui ont tendance à trop réfléchir la lumière " ou encore, " comme le mycologue se trouve souvent à plat-ventre derrière son appareil, il a intérêt à prendre garde à l'herbe à puce "... Tous les mycologues amateurs apprécieront.

  • Le Grand livre des champignons du Québec et de l'est du Canada par Raymond McNeil, Éditions Michel Quintin, 576 pages, 74,95$

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