Les amphibiens reviennent chaque fois spectaculairement à la vie, après les extinctions de masse qu’ils ont traversées, au cours de leur évolution. Réussiront-ils encore cette fois à s’en tirer ? Aujourd’hui, les biologistes les considèrent comme les sentinelles des changements environnementaux.

À cause du réchauffement climatique, de la pollution et de la destruction de leurs habitats, les populations de plusieurs espèces d’amphibiens ont décliné au cours des dernières années. Certaines recherches estiment que 43% d’entre elles connaissent un déclin. Faut-il s’en inquiéter ? Si on jette un coup d’oeil à leur histoire, les amphibiens ont une capacité remarquable de s’adapter aux changements environnementaux selon Kim Roelants et ses collègues de l’Universié Vrije à Bruxelles.

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Jusqu’à présent, les biologistes n’avaient pas réussi à dessiner l’arbre généalogique des amphibiens ; les spécimens de fossiles sont rares. Les chercheurs ont donc choisi d’analyser leur ADN. Ils ont prélevé des fragments d’ADN de 171 espèces d’amphibiens. En les comparant entre elles, ils ont pu estimer quels ancêtres communs avait donné naissance aux autres espèces.

Les travaux des biologistes ont révélé que les amphibiens d’aujourd’hui ont trois ancêtres communs apparus il y a 350 millions d’années. Ce trio a donné naissance à de nouvelles espèces il y a 250 millions d’années, après une extinction massive survenue à la fin de la période du Permian alors que 95% de la vie avait disparu de la surface la planète. Les trois ancêtres donnèrent alors naissance aux grenouilles, crapauds, salamandres et caecilians (animaux souterrains semblables aux serpents). Une autre explosion démographique semblable se produisit il y a 65 millions d’années suite à l’extinction des dinosaures. 86% des espèces de grenouilles et 81% des espèces de salamandres que nous connaissons aujourd’hui proviennent des cinq espèces de salamandres qui survécurent à cette extinction.

Malgré leur formidable adaptation, les biologistes ne sont pas convaincus que les amphibiens pourront montrer la même résilience dans le futur. À cause de l’extrême sensibilité de leur peau, ces animaux sont plus susceptibles que les autres d’absorber des toxines et de subir des mutations génétiques. "C’est malheureux, mais ce ne sont pas des super-amphibiens, ils ne sont pas indestructibles", conclut Kim Roelants.

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