Des scientifiques britanniques ont imaginé un nouveau moyen pour déjouer le cancer sans nuire aux tissus sains : infecter les cellules cancéreuses avec le virus du rhume. Si cette thérapie réussit, elle deviendra le troisième pilier de l’arsenal thérapeutique pour combattre le cancer avec la chimiothérapie et la radiothérapie.

Leonard Seymour, professeur de thérapie génique à l’Université d’Oxford, en Angleterre travaille depuis quelques années à détruire les cellules cancéreuses à l’aide de virus. "En principe, cette technique devrait être beaucoup plus efficace que la chimiothérapie et permettrait d’éviter les traditionnels effets sescondaires", explique-t-il.

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Les cellules cancéreuses parviennent à se multiplier dans notre corps en supprimant l’action du système immunitaire. Si elles ne le faisaient pas, elles seraient immédiatement éliminées. Lorsqu’un virus réussit à s’introduire dans une cellule cancéreuse, il peut y rester confortablement et se reproduire à sa guise sans que le système immunitaire ne cherche à le détruire. "C’est le talon d’Achille de la cellule cancéreuse", indique Dr. Seymour.

Une infime quantité de virus est nécessaire pour infecter une cellule cancéreuse. Une fois entré dans la cellule, le virus se multiplie rapidement à des millions d’exemplaires. La cellule cancéreuse éclate, infecte les cellules cancéreuses voisines et le processus se répète.

Le défi des scientifiques est de masquer le virus qu’ils utilisent pour infecter les tumeurs sans que le système immunitaire ne le détecte. Le virus doit pouvoir se répandre partout dans le corps via la circulation sanguine et atteindre les cellules cancéreuses. Pour tromper la vigilance du système immunitaire, les scientifiques modifient le virus. Ils l’entourent d’une couche de polymère avant de l’injecter dans le sang. Quand le virus déguisé infecte la tumeur, il se multiplie mais ses copies n’hériteront pas de son déguisement. Elles ne seront pas masquées. Si les copies du virus s’échappent de la tumeur, elles seront rapidement identifiées par le système immunitaire et éliminées.

Des recherches préliminaires sur les souris démontrent que les virus réussissent à détruire des tumeurs résistantes aux médicaments traditionnels. Cette thérapie pourrait être particulièrement utile pour traiter les cancers secondaires ou les métastases qui se répandent parfois dans le corps après l’apparition des premières tumeurs. Actuellement, 75% des patients qui meurent des suites d’un cancer, succombent à cause des métastases.

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