Le spectre de la grippe aviaire n’est pas disparu. Après les oiseaux, le virus infecte maintenant les chats en Indonésie. Les scientifiques craignent que ce virus mortel ne se transforme plus facilement que prévu pour infecter les humains.

En Indonésie, un chat sur cinq a contracté le virus H5N1 et a survécu dans les régions où les volailles sont infectées. Cette découverte suggère que le virus aurait plus d’opportunités à s’adapter aux mammifères qu’on ne l’avait d’abord cru.

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Chairul Anwar Nidorn, scientifique à l’Université Airlangga à Surabaya, en Indonésie, a prélevé des échantillons sanguins sur près de 500 chats aux abords des marchés de poulets dans les régions de Java, incluant la capitale Jakarta. 20% des chats testés possédaient des anticorps du virus H5N1, ce qui ne signifie qu’ils étaient tous porteurs du virus mais qu’ils avaient été infectés en mangeant probablement des oiseaux malades. Un grand nombre de chats ont aussi été retrouvés morts dans ces régions, ce qui laisse croire que le pourcentage de chats infectés pourrait être beaucoup plus élevé que 20%.

« Je suis très surpris par ces résultats », explique M. Nidorn qui a aussi découvert des traces du virus chez des porcs indonésiens. « Le pourcentage d’infection des chats est beaucoup plus élevé que celui observé chez les oiseaux en Asie. » Les chats ne risquent pas de nous transmettre le virus. Les humains n’attrapent actuellement le virus que par les volailles qu’ils tuent, plument et mangent. Les scientifiques sont tout de même inquiets. Si le virus peut infecter les chats, c’est qu’il peut s’adapter aux mammifères, acquérir l’habileté de se répandre efficacement de personnes à personnes et potentiellement déclencher une épidémie. Chaque nouveau chat malade représente unenouvelle opportunité pour le virus de s’adapter.

Le virus responsable de l’épidémie de grippe espagnole qui a sévi en 1918 provenait aussi des oisesaux. Il s’était adapté aux cochons avant d’infecter les humains. Cette fois, l’intermédiaire du H5N1 pourrait être le chat. Tuer les chats ne résoudrait pas le problème, pas plus que d’abattre les oiseaux sauvages d’ailleurs. Cette mesure risquerait de provoquer une explosion de la population des rongeurs. Certains scientifiques proposent que les chats soient tenus à l’écart des oiseaux infectés. Une mesure bien difficile à observer dans les grands marchés ouverts d’Asie et d’Afrique où des chats affamés rodent continuellement autour des étals.

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