Ce n’est pas parce qu’on habite à 3 600 mètres d’altitude qu’on est acclimaté au manque d’oxygène. Ni parce qu’on y est né, qu’on s’y fait ! Environ 200 000 hommes de La Paz, en Bolivie, souffrent du mal chronique de l’altitude.

Cette maladie fait suffoquer les cellules de leurs corps en permanence. Non seulement, ces cellules manquent d’oxygène, mais elles s’empoisonnent avec le gaz carbonique qu’elles produisent ne pouvant l’évacuer adéquatement dans le sang. Les poumons ne ventilent pas suffisamment causant une cascade néfaste.

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Les malades vivent presque normalement, mais se fatiguent vite et manquent de concentration. Leurs facultés mentales et physiques déclinent au fil du temps. Leur espérance de vie est de 40 à 50 ans. On les reconnaît à cause de leur cyanose, leur peau bleutée.

Depuis l’identification de cette maladie en 1925 jusqu’à récemment, on pensait qu’elle n’affectait que les gens âgés. Les conséquences s’aggravent effectivement avec le temps, mais le docteur Enrique Vargas, directeur de l’Institut bolivien de biologie de l’altitude (IBBA), reçoit également des patients qui n’ont pas plus de 15 ans. La cause pourrait donc être génétique. De surcroît exacerbée par un début de vie difficile en altitude. À la naissance, les poumons du bébé doivent non seulement commencer à fonctionner, mais aussi composer avec le manque d’oxygène. Une rude épreuve initiatique ! Et si un mauvais départ se concrétisait en maladie chronique des années plus tard ? Le Dr Vargas enquête.

Pour l’instant, à moins de convaincre les malades chroniques de l’altitude de vivre à un niveau plus bas, ce qui éliminerait leurs symptômes, le médecin a peu de traitements à leur offrir. Un médicament augmentant l’amplitude de la respiration existe pourtant. Mais un jeune Bolivien, vivant dans le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud, ne peut se permettre d’y consacrer 4 $US par jour pour le reste de sa vie. La progestérone serait une autre solution. Cette hormone féminine stimule la ventilation. Mais aussi le développement de traits féminins. Non indiqué pour les jeunes hommes… Par contre, les plus âgés pourraient en prendre sans subir les mêmes préjudices. La progestérone explique aussi pourquoi le mal chronique de l’altitude n’affecte que des hommes. Les femmes sont naturellement protégées. Jusqu’à leur ménopause.

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