Selon une étude réalisée par Ken Nagao et ses collègues de l’Hôpital universitaire Surugadai Nihon, à Tokyo, au Japon, les passants qui se trouvent près d’une personne foudroyée par une attaque cardiaque devraient uniquement pratiquer le massage cardiaque en attendant les secours des ambulanciers. La respiration bouche à bouche serait inutile. Pire, elle pourrait entraîner des dommages au cerveau.
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La technique de réanimation généralement enseignée lors des cours de premiers soins est la réanimation cardio-pulmonaire (RCP). Cette technique combine des compressions thoraciques et la respiration bouche à bouche pour réanimer une personne inconsciente qui a subi un infarctus. Mais le bouche à bouche serait peu efficace pour sauver la vie de ces personnes en danger, selon les auteurs japonais. Il ferait perdre de précieuses minutes.
Les chercheurs ont étudié les cas de 4000 adultes qui avaient subi une attaque cardiaque à l’extérieur de l’hôpital en présence de passants. 18% de ces personnes reçurent la traditionnelle RCP alors que 11% ne bénéficièrent que du massage cardiaque. 19% de ceux qui reçurent uniquement le massage cardiaque survécurent sans dommage au cerveau alors que seulement 11% de ceux réanimés par la RCP s’en tirèrent indemnes.
Gordon Ewy de l’Université d’Arizona, à Tucson, aux États-Unis, explique que la respiration bouche à bouche n’est pas nécessaire pour les personnes qui viennent de subir un infarctus parce que leur sang contient suffisamment d’oxygène pour supporter les fonctions vitales pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que le coeur se rétablisse. Les bénéfices des compressions continues sur la cage thoracique dépassent largement ceux de la RCP qui nécessite des pauses régulières entre les compressions. «La circulation sanguine entraînée par le massage cardiaque est si petite que le fait d’arrêter pendant quelques secondes peut être dommageable pour le cerveau», explique Gordon Ewy. «Le manque d’oxygène au cerveau entraîne des dommages importants». La plupart des patients qui souffrent de dommages au cerveau suite à un arrêt cardiaque ne survivent pas.
Les auteurs de l’étude croient que le bouche à bouche reste utile dans les cas de quasi-noyade, d’abus de drogue ou quand le coeur d’une personne ne bat plus depuis plusieurs minutes. Dans ces cas, la respiration artificielle pourrait parfois aider à augmenter le faible taux d’oxygène dans le sang.
Cette nouvelle encouragera sans doute plus de piétons à porter secours aux personnes en détresse. Des recherches précédentes révélaient qu’un plus grand nombre d’individus seraient prêts à assister un étranger inconscient et à lui faire un massage cardiaque si la respiration bouche à bouche n’était pas nécessaire. Plusieurs personnes craignaient d’attraper une maladie avec la RCP traditionnelle et se sentaient incompétents face à la complexité de la technique qui nécessite une bonne coordination entre les compressions et les insufflations.
