Une émission scientifique a fait un tabac aux États-Unis. Planet Earth, une série de 11 heures diffusée sur la chaîne Discovery, a attiré jusqu’à 6 millions de téléspectateurs dimanche soir, pendant la diffusion des trois premiers épisodes.

Produite par la BBC et le canal Discovery, en collaboration avec Radio-Canada, Planet Earth se donne pour objectif de décrire la planète au moyen d’images « jamais vues auparavant ». Elle est le fruit d’un travail de cinq ans qui, grâce à un budget de quelque 22 millions $ US, a entraîné ses équipes de tournage et ses caméras haute-définition aux quatre coins du monde, des plus hautes montagnes (épisode 2) jusqu’au fond des océans (épisode 3) en passant par les déserts et l’Antarctique, filmant des animaux connus et méconnus, des luttes pour la vie et des écosystèmes menacés.

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Avant son lancement aux États-Unis, Planet Earth a bénéficié d’un battage médiatique rare pour une émission de science. À la Une du cahier « Life » du quotidien national USA Today la semaine dernière, elle s’est vue qualifiée de « Mère des émissions de nature ».

À Radio-Canada, l’émission Découverte en commence la diffusion en français ce dimanche, 1er avril, à 18h30, sous le titre Planète Terre.

Pour la chaîne Discovery, 6 millions de téléspectateurs constituent un sommet rarement atteint : selon la firme Nielsen Media Research, qui compile les cotes d’écoute de la télé, les trois premiers épisodes (de 20h à 23h dimanche dernier) ont décroché trois des quatre premières places pour l’ensemble de la semaine sur les chaînes câblées (CNN, Fox News, HBO, TBS, USA Network, etc.).

Dans l’espoir d’attirer un public plus jeune, la version anglaise propose également sur Internet des contenus interactifs complémentaires, qu’il est possible de télécharger pendant la diffusion.

L’enthousiasme n’est pas unanime. Le biologiste PZ Myers, de l’Université du Minnesota, qui anime un des blogues scientifiques les plus populaires (Pharyngula), fait part de ses sentiments mitigés : « C’est une émission destinée à des gens souffrant d’un déficit d’attention. Nous avons droit à des vignettes de quelques minutes. Nous commençons juste à entrer chez les pumas de Patagonie et zip, nous sommes chez le grizzly dans les Rocheuses. C’est de la biologie pop-corn. »

Attention, lui réplique un de ses lecteurs, en tant que spécialiste, « Tu n’es pas le public-cible. Si tu veux apprendre sur chaque composante de chaque écosystème, attendre cela d’une série télévisée est irréaliste. C’est à ça que servent les universités. La télé sert à attiser l’intérêt des gens pour ces sujets. »

Planet Earth sera lancé en DVD sur le marché nord-américain le 24 avril. La version originale, diffusée l’an dernier en Grande-Bretagne, avait pour narrateur une célébrité, le naturaliste, explorateur, vulgarisateur et auteur David Attenborough. Les Américains ont opté pour l’actrice Sigourney Weaver (Alien) comme narratrice tandis que les Québécois auront droit à Charles Tisseyre, l’animateur de l’émission Découverte.

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