Tremper les grenouilles dans un bain de bonnes bactéries pourrait mettre frein à leur déclin. Selon une nouvelle étude, les probiotiques leur permettraient de mieux combattre un de leurs principaux ennemis: un champignon mortel.

Plusieurs populations d’amphibiens s’effondrent. Certaines ont déjà disparu. Une des causes majeures de ce déclin est attribuable à un champignon appelé «Batrachochytrium dendrobatidis», qui vit sur la peau de certaines grenouilles et de salamandres et qui les infectent. Reid Harris de l’Université James Madison, à Harrisonburg, en Virginie, a voulu savoir pourquoi les amphibiens avaient perdu l’habileté de se défendre contre ce champignon qui les attaque. Comme les humains, les amphibiens hébergent un grand nombre de bactéries sur leur peau. Harris et ses collègues ont prélevé plusieurs espèces de bactéries sur la peau d’une salamandre. Ils placèrent quelques-unes de ces bactéries sur un échantillon du fameux champignon. Certains d’entre elles parvinrent à le détruire partiellement.

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Une fois les bactéries efficaces identifiées, les chercheurs mirent quelques salamandres dans une eau remplie de ces bactéries pendant deux heures et les infectèrent par la suite avec le champignon mortel. Trois semaines plus tard, les salamandres qui avaient fait trempette dans le bain de bactéries combattaient plus efficacement l’infection que les autres amphibiens. Selon Harris, les bactéries produisent probablement un antibiotique naturel qui protègent la peau des amphibiens.

Les scientifiques estiment que les stress environnementaux causés par les changements climatiques ou la pollution ont sans doute modifié la population de bactéries qui vit normalement sur la peau des amphibiens. Ils croient qu’en ajoutant les bactéries manquantes dans les étangs et les marais où vivent les grenouilles et les salamandres menacées d’extinction, on pourrait ainsi freiner le déclin de la population des amphibiens.

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