Changer la litière d’un chat peut être une activité risquée, particulièrement pour les femmes enceintes. Les crottes de minou peuvent être le nid d’un pathogène particulièrement performant, le taxoplasma gondii.

«L’hôte définitif est le chat mais sa litière peut contenir des œufs qui vont s’enkister chez l’humain dans plusieurs organes, ce qui est particulièrement grave lorsqu’il s’agit du cerveau» relève Florence Dzierszinski, récente titulaire de la Chaire canadienne de recherche sur les pathogènes parasitaires.

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Ce parasite engendre chez son hôte la toxoplasmose, un type d’infection transmise par les animaux, capable de franchir la barrière placentaire et de coloniser le placenta de la future maman. Dramatique pour l’embryon, cela ne l’est pas moins chez une personne qui possède une faible immunité engendrant une infection aïgue. Les symptômes les plus courants sont les encéphalies, les douleurs musculaires et la fièvre.

Florence Dzierszinski poursuit ses recherches sur ce protozoaire bien connu depuis les années 20 mais dont le comportement parasitaire l’est beaucoup moins. Pour se faire, elle utilise un parasite transgénique, capable de se diviser jusqu’à obtenir un millier d’exemplaires. Elle suit son développement chez la souris au moyen de traceurs fluorescents.

Un parasite perfide

«Le taxoplasma gondii est capable de manipuler la réponse immunitaire de son hôte à son propre bénéfice» explique-t-elle. Une fois ingérés les œufs de taxoplasma gondii vont envahir le système digestif et se disperser dans le corps jusqu’au cerveau. Le système immunitaire va livrer bataille éliminant la majorité d’entre-eux. Un faible ratio –moins de 1%– va s’enkister et redémarrer une infection à chaque fois que l’immunité du sujet décroît.

En étudiant les interactions entre ce parasite et son hôte, Florence Dzierszinski espère comprendre son comportement de propagation et ainsi développer un vaccin efficace contre ce genre de pathogènes intracellulaires capables de résister aux anticorps.

Plonger dans l’univers des infections parasitaires, c’est renouer avec une époque guerrière où la lutte pour la survie utilise des stratégies sournoises. «Il ne tuera pas son hôte avant d’être capable de se reproduire. C’est un parasite très performant» convient la nouvelle recrue de l’Institut de parasitologie de l’université McGill.

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