On savait les récifs de coraux menacés, mais pas à ce point. Ceux de l’océan Indien et de l’océan Pacifique disparaîtraient deux fois plus vite que les forêts tropicales humides.

C’est ce qui ressort du premier « recensement » des coraux de la région dite indo-Pacifique, qui abrite 75% des coraux de la planète.

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Rappel : un récif de corail est, à lui seul, un petit écosystème. Autour des minéraux s’agglutine un milieu vivant très prolifique, allant des plus petits végétaux jusqu’aux poissons. Un indicateur-clef de la bonne santé d’un récif peut donc être l’étendue qui en est recouverte de corail.

John Bruno et Elizabeth Selig, de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, ont utilisé cet indicateur comme base de départ. Ils ont pour cela rassemblé des données provenant de 6000 études consacrées à l’évolution de 2600 récifs entre 1968 et 2004. Et leur conclusion est inquiétante : la surface couverte par le corail a diminué de 1% par année entre 1968 et 2004. En comparaison, les forêts tropicales humides ont reculé de 0,4% par année entre 1990 et 1997, selon une étude parue l’an dernier dans Science.

La même statistique, si on l’exprime différemment, donne ceci : au début des années 1980, lit-on dans PLoSOne (Public Library of Science), 40% des récifs étaient couverts de corail vivant. En 2003, ce n’était plus que 20%.

Or, un récif sans corail n’est pas seulement moins accueillant pour la faune sous-marine locale. Il s’érode plus vite, sous l’action des courants marins. Et plus sa taille diminue, moins on a de chances de voir un jour cet écosystème revenir à son état original.

L’autre région du monde riche en coraux, la mer des Antilles, n’est guère mieux lotie. Elle a fait l’objet d’études longtemps avant les coraux de la région indo-Pacifique, et celles-ci ont évalué les pertes à 1,5% par année.

Qu’en est-il des récifs « protégés » par l’humain? Peu de différences. « Les récifs mieux gérés s’en sortent indéniablement mieux en terme de population de poissons, mais pas en terme de couverture de corail », résume Elizabeth Selig pour le New Scientist. Ce qui tend à démontrer, au cas où on en douterait, que le réchauffement planétaire fait sentir son empreinte partout, peu importent les efforts de conservation des humains

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