La mémoire de l’eau, cette charpente sur laquelle s’appuie l’homéopathie, est un mirage. Et cette conclusion provient de la revue... Homeopathy.

Dans son dernier numéro, celle-ci publie une douzaine d’articles spécialement consacrés à la mémoire de l’eau : rappelons que la mémoire de l’eau est ce concept, hautement contesté, en vertu duquel les molécules d’eau conserveraient le « souvenir » des éléments chimiques avec lesquels elles ont été en contact.

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C’est ce concept qui constitue la base même de l’homéopathie, parce que les produits homéopathiques sont si dilués que tout le monde s’entend, y compris les homéopathes, pour dire qu’après une demi-douzaine de dilutions, il ne subsiste plus la moindre trace, pas le moindre petit atome, du produit original. Par conséquent, pour justifier la vente de produits homéopathiques, il ne reste plus aux homéopathes qu’une explication, la mémoire de l’eau.

Or, dans ce numéro spécial, la douzaine d’articles n’arrivent nulle part à démontrer l’existence de la mémoire de l’eau. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé.

Louis Rey, un chercheur suisse à son compte, a comparé les « signaux thermoluminescents » émis par des solutions de sel dans différentes dilutions homéopathiques, gelées puis réchauffées. Bohumil Vybiral et Pavel Voracek, de l’Université de Hradec Kralové, en république tchèque, ont testé des changements dans la visquosité de l’eau. Yolène Thomas, ancienne collaboratrice du Français Jacques Benveniste —l’auteur de la théorie de la mémoire de l’eau— a analysé la radiofréquence de l’eau lorsque mise en contact avec différents « comportements biomoléculaires », comme « l’inhibition de coagulation de protéines, et la dilatation des vaisseaux sanguins d’un coeur de cochon d’inde.

Tous ces chercheurs, parce qu’ils prenaient pour acquis qu’ils allaient trouver quelque chose « d’étrange », signalent inévitablement, de-ci de là, des anomalies statistiques. Mais aucune qui ne résiste à une analyse plus poussée. Qui plus est, on a souvent du mal à voir en quoi telle et telle expérience est liée à l’homéopathie et à son rituel de brassage (qu’ils appellent dynamisation) et de « magie du 10 » (voir encadré).

Plus simplement: aucune de ces expériences, reproche le chroniqueur de la revue Nature , ne va droit à l’essentiel : c’est-à-dire essayer de prouver que l’agent homéopathique dilué est toujours là, quand bien même ce n’est qu’à titre de souvenir, et qu’il a toujours l’effet qu’on veut lui attribuer.

C’est comme si ce fait ne pouvait en aucun cas être remis en question, même dans un numéro spécial pour lequel tant d’heures de travail et tant d’efforts ont été consacrés. C’est bien là la raison pour laquelle l’homéopathie est une croyance, et non une science.

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