Acquérir le statut d’une « économie émergente » a un prix. Ce prix, c’est la pollution. Un organisme new-yorkais de surveillance de l’environnement, l’Institut Blacksmith, a publié le 12 septembre sa liste annuelle des 10 villes les plus « toxiques ». Parmi les nouvelles venues cette année : le village industriel de Vapi, en Inde, et la ville de Tianying, dans l’Est de la Chine, un des plus gros lieux de transformation de plomb au monde, et le plus gros port du Nord de la Chine. Elles rejoignent entre autres Tchernobyl, en Ukraine, et la ville minière La Oroya, au Pérou.

Les 10 villes les plus polluées du monde abritent 12 millions de personnes. Ce sont, par ordre alphabétique de pays :

« Vapi est l’exemple-type d’une région submergée par les résidus industriels : plus de 50 poisons dans le sol; et l’eau souterraine contient des BPC, du chrome, du mercure, du plomb et du cadmium », résume le communiqué de l’Institut Blacksmith et du groupe environnemental suisse Croix-Verte.

L’héritage de la guerre froide, des vieilles usines d’armements qui se décomposent littéralement au bord de l’eau jusqu’à une célèbre centrale nucléaire, est encore très pesant, comme en témoignent Tchernobyl et autres villes de l’ancienne Union soviétique.

Le classement a été fait en fonction de l’étendue de la pollution et du nombre de personnes à risque, mais les auteurs ne sont pas allés jusqu’à faire une liste « de la pire à la moins pire » : leurs 10 villes les plus polluées sont nommées par ordre alphabétique de pays.

« Les taux de cancer à Sumgayit sont de 22 à 51% plus élevés que la moyenne nationale; mutations génétiques et malformations à la naissance sont pratique courante. »

Inutile de dire que les enfants sont particulièrement visés : l’empoisonnement au plomb a un effet durable et rigoureusement mesuré sur le développement intellectuel. Economies émergentes, certes, mais qui se préparent à léguer une grosse facture en frais de santé à la prochaine génération...