Ça y est, c’est reparti pour trois jours ! Baignez dans la culture en visitant, dansant ou bricolant les 28, 29 et 30 septembre prochains lors des Journées de la culture. Inutile pourtant de ressortir votre vieux microscope du placard, car la science se fera discrète, comme chaque année depuis 11 ans. Seulement 1 % des activités culturelles lui seront consacrées.

« C’est un effet de non-concertation au niveau de la culture scientifique. Si on organisait cet événement en collégialité, il y en aurait davantage », souligne Jacques Kirouac, directeur de Science pour tous (SPT), l’organisme rassembleur du milieu de la culture scientifique.

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Parmi les 2 500 activités qui animeront ces journées culturelles québécoises, seulement 27 appartiennent à la catégorie « culture scientifique ». Et la grande majorité de cette goutte d’eau scientifique touche — est-ce une surprise ? — l’environnement et les animaux.

Le directeur de SPT se dit toutefois content de retrouver au moins une vingtaine d’activités scientifiques et rappelle que le milieu organise de son côté le 24 heures de science (mai) et le Festival Eurêka (juin). « Les organismes ont plus d’affinités avec la culture scientifique organisée », pense-t-il.

Parmi les activités proposées, notons que le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke accueille cette fin de semaine de jeunes lauréats de l’Expo-sciences ainsi que de grosses pointures de la recherche venant de l’université voisine pour des conférences.

Des ordis et un public

Loin de l’Internet et de ses séduisantes applications ludiques, David Sénéchal, directeur du Réseau québécois de calcul de haute performance, abordera l’histoire de ces formidables outils de calcul que sont les ordinateurs — « un aspect plus abordable » — avant de fournir des exemples au sein de différents domaines de recherche dont le sien, les supraconducteurs. « C’est une coïncidence. J’ai accepté l’invitation, il y a six mois, sans avoir pensé que cela rentrerait dans cet événement. Je ne mesure pas l’impact », relève le physicien.

Il présentera aussi le superordinateur de l’université de Sherbrooke, le plus puissant au Canada depuis mai 2005. « La vitesse des ordinateurs double tous les 18 mois, mais nous approchons des limites de la miniaturisation. Peut-être qu’un autre l’a depuis dépassé », précise le chercheur qui proposera aussi une introduction au calcul parallèle des processeurs, si nécessaire en recherche.

Parler devant le grand public demande toutefois quelques ajustements. « C’est bien plus difficile que devant des spécialistes. Il faut absolument éviter les mathématiques, un langage que le public ne comprend pas », tranche David Sénéchal. Même pour parler des changements climatiques, un sujet si en vogue dans les conférences scientifiques, il serait nécessaire d’introduire les équations mathématiques qui régissent les mouvements des fluides. « Et ce n’est pas possible. Moi, le plus loin où je vais aller c’est de parler de matrice et de vecteur. Je vais bien voir », avance le physicien.

Édition 2007 des Journées de la culture

L’événement se tourne résolument vers une version plus traditionnelle du terme à travers un projet pilote « L’art au travail ». Après « Les convertibles » qui soulignait les 10 ans des Journées de la Culture l’an dernier, ce nouveau projet veut renouveler le rapport de l’artiste avec le citoyen en ouvrant la porte des bureaux aux artistes (photographes, peintres, etc.)

Il y a là peut-être une nouvelle porte à ouvrir par les organismes de culture scientifique : proposer un mariage science et culture pour la prochaine édition !

Pour en savoir plus

Journées de la culture 2007

Musée de la nature et des sciences

Le 24 heures de science

Festival Eurêka

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