Ça y est, ils l’ont fait : après plusieurs faux espoirs, des physiciens ont annoncé avoir créé le premier véritable écran d’invisibilité. Seul défaut : pour l’instant, il ne fonctionne qu’avec des objets... à deux dimensions.

Et tout petits : l’écran d’invisibilité, qui est en forme d’anneau —un anneau qui rend invisible, ça vous rappelle quelque chose?— fait un centième de millimètre de diamètre. Mais il fait bien ce qu’un écran d’invisibilité est censé faire : il « détourne » les rayons lumineux qui frappent un objet d'un côté et il les renvoie de l’autre côté. Ainsi, l’oeil —s’il était capable de percevoir un objet aussi petit— ne verrait pas l’objet, mais ce qu’il y a derrière l’objet!

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Pourquoi seulement deux dimensions et pourquoi aussi petit? Parce que c’est par là qu’il fallait commencer : si, sur papier, créer un écran d’invisibilité est facile —rien de plus facile que de « détourner » un rayon lumineux... avec des équations!— y arriver en pratique nécessite une maîtrise de l’infiniment petit qui est encore loin de notre portée.

Quoique pas aussi loin qu’on l’aurait cru, déclare à présent une équipe de l’Université Princeton (New Jersey). « C’est beaucoup moins coûteux » que les autres pistes le laissaient suggérer. Il « suffirait » de faire un anneau composé de couches de semi-conducteurs extrêmement minces, comme ce qui est utilisé pour les lasers employés dans les télécommunications, assure Claire Gmachl, de l’Université Princeton, dans la revue du MIT.

Le truc réside dans les métamatériaux. Au cours de la dernière année, plusieurs reportages en anglais (et cette nouvelle de l’Agence Science-Presse) ont fait état de cette nouvelle classe de matériaux qui pourrait être utilisée, en théorie, pour fabriquer des lentilles qui n’ont pas à être courbées —c’est la courbure d’une lentille ordinaire qui lui permet de concentrer les rayons lumineux—, des microscopes plus puissants... et des « dispositifs d’invisibilité » (traduction libre de cloaking device). Pourquoi cela? Parce que, toujours en théorie, ces couches sont tellement minces —plus minces que les ondes lumineuses!— qu’elles affectent la lumière différemment des matériaux « ordinaires ».

Avec la percée effectuée par cette équipe de Princeton on passe pour la première fois de la théorie à la pratique. Mais ne rêvez pas tout de suite à des objets à trois dimensions invisibles. Et encore moins un Hobbit...

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