Le Nobel de la paix a beau être un des prix les plus prestigieux du monde, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il influence la politique américaine en matière d’environnement.

Comme le titre le Washington Post : « en dépit du Nobel de Gore, le climat n’est toujours pas une priorité » (Climate Not Top Issue). Et on pourrait ajouter : en dépit du fait que son film est l’un des plus grands succès de l’histoire du film documentaire aux États-Unis; en dépit de l’immense popularité de l’ex-vice-prérsident; en dépit de l’armée de scientifiques, de militants et même de gens d’affaires qui se sont prononcés en faveur de réductions de gaz à effet de serre.

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Les sondages suggèrent qu’aux États-Unis, Al Gore aurait contribué à lui seul à faire connaître la question du réchauffement planétaire chez de nombreux Américains. Mais les mêmes sondages révèlent que dans l’esprit du public, le réchauffement figure, dans l’ordre des priorités, loin derrière la guerre en Irak et les soins de santé.

Très loin derrière : en septembre, un sondage Washington Post-ABC News révélait que moins de 1% des gens pointaient le réchauffement planétaire comme étant leur problème numéro un en vue de la campagne présidentielle de 2008. En janvier dernier, une enquête menée par le Pew Research Center le classait en 19e position sur 23 questions politiques.

« La planète vit beaucoup de problèmes, explique Susan Solomon, scientifique à l’Administration nationale des océans et de l’atmosphère (NOAA), et comme tout le monde, nous tendons à placer sur la banquette arrière les problèmes qui n’exploseront pas demain matin. »

Au moins, poursuit-elle en se risquant à un peu d'optimisme, « les gens comprennent le problème ».

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