En moins d’un mois, les pires prévisions sur la fonte de la calotte polaire se sont révélées... trop optimistes. Deux fois.

Le 3 octobre, un reportage de la revue Science conclut que la glace recouvrant l’océan Arctique pourrait complètement disparaître pendant l’été, non pas d’ici 2100 comme le disait jusque-là, mais bien avant 2050 si la tendance se maintient.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Le 18 octobre, une étude de l’Université du Colorado conclut que le rythme auquel fondent les glaciers du Groenland a augmenté de 30% en 30 ans.

Le reportage de Science a eu fort peu d’échos dans les médias, peut-être parce qu’il ne s’agissait que d’une compilation d’observations. Et surtout, parce que sa prémisse est familière: encore un record!

En septembre 2007, nous apprennent les relevés satellite de la NASA, la couverture de glace restant dans l’Arctique —soit au plus “creux” de l’année pour la glace— était à son plus bas niveau de l’histoire connue. Il y avait 43% moins de glace qu’en septembre 1979.

Le précédent record avait été établi en septembre 2005, avec 5,6 millions de kilomètres carré; cette année, on en était à 4,13 millions de kilomètres carrés.

Cela veut dire un rétrécissement de la calotte glaciaire de 10% par décennie. C’est l’équivalent, ont dit les Américains, de perdre le double de l’Alaska.

Et les glaciologues de s’empresser de ressortir de leurs mémoires d’ordinateurs une étude parue en décembre dernier qui, sur la base de nouveaux modèles informatiques, avait conclu que les prévisions courantes —une disparition, l’été, du couvert de glace vers l’an 2100— étaient trop optimistes. Suivant ces nouveaux modèles, disaient-ils en décembre, l’Arctique pourrait être libre de glaces, en été, dès 2050.

Or, à regarder les toutes dernières données satellite, certains comme le glaciologue Mark Serreze, de l’Université du Colorado (voir le texte L'Arctique sans glace?), se demandent si même ces nouvelles prévisions ne sont pas elles aussi trop optimistes. Pourquoi pas dès 2030? Ou 2020? Au rythme accéléré des trois dernières années, tout devient possible.

Au Groenland, constat similaire. L’île continue de perdre davantage de glace qu’elle n’en gagne par les chutes de neige annuelles.

Similaire, à ceci près que les chercheurs de l’Université du Colorado ont ajouté à leurs observations des “remises à jour” sur la hausse du niveau des mers, si tout le Groenland continue ainsi de fondre aussi vite. Bien que personne ne se risque à prétendre qu’il pourrait fondre au complet en l’espace de quelques générations, n’en demeure pas moins qu’au rythme actuel, on est capable de prédire une hausse du niveau des mers d’un mètre d’ici 2100, soit assez pour inonder plusieurs villes côtières.

Je donne