Dans son dernier ouvrage, « Le nouvel homme nouveau », le journaliste Antoine Robitaille anticipe la posthumanité - celle des cyborgs, humanoïdes et mutants - en compagnie de membres d’un mouvement protechnologie marginal, la World Transhumanist Association (WTA). Selon eux, l’avenir du genre humain ne peut être que modifié par la technologie et la science enfantant ainsi une race plus évoluée.

« Soma sapiens » et autres immortels

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Derrière les portes des laboratoires, les aspirations de perfection et d’immortalité prennent déjà corps, soutient l’auteur. Et même si peu de scientifiques semblent revendiquer — ouvertement — les idées de « transhumanisme », c’est là que se façonnerait les premiers jalons du devenir posthumain.

Un avenir qui prend quatre chemins (et autant de chapitres) : celui du cyborg ou « robot sapiens » (aux multiples prothèses, à la jambe bionique et aux puces électroniques), du « soma sapiens » ou homme pharmaceutique (grand consommateur de médicaments), de l’immortel (vainqueur du vieillissement et de la mort) et enfin, de l’HGM, l’homme génétiquement modifié. Et tous les croisements possibles des genres.

Visionnaires ou jusqu'au-boutistes ?

Après cette introduction aux recherches scientifiques susceptibles de modifier l’homme, le journaliste brosse le portrait de certains transhumanistes, tels Max et Natasha More. Ces adeptes particuliers sont des « Extropiens », une race de « techno-utopistes », issue de la Silicone Valley. Mettant en pratique la nécessité d’évoluer technologiquement (chirurgie esthétique, etc.), ils se sont réunis autour des mêmes idées de posthumanité technologique et artificielle.

Ces rêveurs technophiles ne représentent toutefois qu’une poignée d’individus. Pourtant, leurs idées, soutient l’auteur, seraient partagées par de nombreux contemporains qui aspirent à affranchir l’homme de ses limites biologiques.

Le meilleur des mondes

Pour finir, Antoine Robitaille confronte les idées d’un militant et d’un dissident. Tandis que le premier disserte sur l’amélioration de la race humaine et de ses bienfaits – meilleure santé, bien-être, etc., le second s’alarme sur les usages que nous nous apprêtons à faire des nouvelles technologies.

Tout au long de l’ouvrage, transparaît donc la séduction d’un avenir meilleur, mais également le risque d’égarer notre condition intrinsèquement humaine, forgée d’imperfections et d’impermanence, au cours de ses prometteuses et multiples transformations de notre carcasse.

Dans l’antichambre de l’humanité future, l’homme s’interroge sur son avenir. Sera-t-il meilleur, une fois pétri de progrès technologiques, et surtout fera-t-il de lui « un autre humain plus humain », comme le promettent déjà certains penseurs et scientifiques transhumanistes ?

« Le nouvel homme nouveau – Voyage dans les utopies de la posthumanité» par Antoine Robitaille, Boréal, 22,95$

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