Et il fonctionne toujours... A plus de 10 milliards de kilomètres de la Terre, après 30 ans de voyage, Voyager 2 continue d’envoyer des informations sur ce qui l’entoure. Seriez-vous intéressés d’apprendre que notre système solaire est asymétrique?

Un mot d’explication. Notre système solaire, ce n’est pas seulement le Soleil, les planètes, les astéroïdes et les comètes qui lui tournent autour. C’est une immense bulle, dont les limites sont appelées héliopause. Ces dimensions sont inconnues. A l’intérieur de cette bulle dominent les particules éjectées par le Soleil. A l’extérieur, celles éjectées par les autres étoiles.

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Ces dernières, les particules interstellaires, sont si rares et arrivent de si loin qu’on aurait pu penser qu’elles n’ont qu’une influence marginale : eh bien on n'en est pas si sûr. Ce que les observations de Voyager 2 révèlent avec plus de clarté, c’est que l’héliopause varie dans sa forme, comme une bulle de savon étirée tantôt d'un côté, tantôt de l’autre, résultat de ses interactions avec le vent solaire mais peut-être aussi, qui sait, avec les particules interstellaires.

Déjà, en 2004, Voyager 1 avait franchi une frontière —à près de 100 fois la distance qui nous sépare du Soleil— entre la zone où dominent les particules éjectées par notre Soleil (cette zone, sur l'image ci-haut, est illustrée par la bulle sphérique) et la « zone grise » : c’est-à-dire la zone « entre-deux » : à mi-chemin entre la zone de domination du Soleil et celle du milieu interstellaire. Cette zone est donc davantage soumise aux influences externes, et c’est celle-là qui intéressait les scientifiques.

À quel point cette zone est-elle malléable? Cette malléabilité peut-elle avoir une influence jusque sur notre planète? Les premières indications de Voyager 1, en 2004, révélaient effectivement sa malléabilité. Les observations de Voyager 2, l’été dernier, le confirment; cette sonde a passé la « frontière » en un lieu situé à des milliards de kilomètres de sa cousine.

Les deux sondes, voyageant à 16 kilomètres à la seconde, en ont pour une dizaine d’années, estime-t-on, pour achever le passage de l’héliopause et véritablement sortir de notre système solaire. Leur signal est évidemment de plus en plus difficile à capter, et seule Voyager 2 conserve encore un instrument fonctionnel capable de mesurer la vitesse et la température du vent solaire. Ou de ce qu’il en reste: à cette distance, le Soleil n’est plus qu’une étoile légèrement plus brillante que les autres.

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