Bien sûr, c’était purement symbolique. Éteindre vos lumières pendant une heure n’empêchera pas un glacier de fondre ou une espèce de s’éteindre. Et il faudra beaucoup plus d'efforts pour simplement changer des habitudes.

Il faut d’ailleurs inscrire « Earth Hour » (ou L'heure de la Terre) dans Google News français pour constater que ce qui dominait dimanche, au lendemain de cette initiative du Fonds mondial pour la nature —une heure sans lumières pour la Terre— c’étaient les titres ressemblant à : Molson éteindra ses lumières samedi soir; l’UQAM éteint à 20 heures. Bref, un beau coup de relations publiques. Mais un effort écologique peu douloureux pour ces institutions : quelles lumières leur restait-il à éteindre, un samedi soir à 20 heures?

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En chiffres absolus, l’événement Earth Hour est un indéniable succès : quelque 370 villes, dont 26 métropoles, dans des dizaines de pays (dont le Canada, mais pas la France). Des restaurants qui offrent des dîners aux chandelles. Des lieux iconiques plongés dans le noir, comme la Tour Sears de Chicago, le Golden Gate de San Francisco, le Colisée de Rome et l’enseigne de Coca-Cola à Times Square. Tout cela, dès la deuxième année (seule Sydney, Australie, en était l’instigatrice en 2006).

Mais assez de relations publiques, il est temps de passer à l’action, brandissaient dimanche les éditoriaux du Hamilton Spectator (Ontario) et de The Age (Australie). « Si nous voulons véritablement réduire la demande insatiable de notre société en énergie de même que notre « empreinte de carbone », nous devons nous préparer à en subir des inconvénients... Ça ne va pas être amusant. »

« Earth Hour est une chose positive, et c’était également amusant. Mais le dur travail est devant nous, et il est urgent. »

Le dur travail, c’est de changer les habitudes de vie. Or, changer ses habitudes, quand ce n’est justement plus un jeu, c’est plus difficile. En Grande-Bretagne, le premier Energy Saving Day (Jour des économies d’énergie), le mois dernier, a été un échec, rapportait la BBC : pendant 24 heures, les gens étaient appelés à éteindre les appareils électriques dont ils n’avaient pas besoin (de 18 h le mercredi 27 février à 18h le lendemain). Résultat : une... hausse de 0,1% de la consommation d’énergie par rapport à ce qu’aurait été une journée « normale ».

Certes, l’événement n’a pas eu droit à autant de publicité que ses organisateurs l’auraient souhaité. Ailleurs dans le monde, un pays ou une ville rééditera tôt ou tard l’expérience. De préférence, en allant au-delà du geste symbolique.

Pascal Lapointe

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