Voilà maintenant près de deux décennies qu’on cite les rapports du GIEC comme les « bibles » du changement climatique. Parce qu’ils sont des « rapports du consensus », ils sont le fruit de longues années de travail, et la 5e édition ne fera pas exception : rendez-vous est pris pour sa publication en... 2012. Avec, cette fois, des objectifs légèrement différents.

Ayant fini par s’entendre sur le fait que le réchauffement est une réalité et que l’humain en est largement responsable —ce dernier consensus étant l’élément qui a fait le plus parler de lui lors de la publication du dernier rapport, l’an dernier— les experts d’une centaine de pays tourneront désormais leurs lentilles vers un autre aspect du problème : quel impact auront ces changements climatiques et comment pourrait-on infléchir la courbe des gaz à effet de serre?

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Bien sûr, les milliers de pages publiées jusqu’ici ont d’ores et déjà parlé d’impacts et de réductions. Mais le coeur des discussions n’y était pas : le but était d’abord d’offrir un état de la situation —et surtout, d’en arriver à une entente sur la question de base : la Terre se réchauffe-t-elle anormalement, ou non? Les plus bruyants des enviro-sceptiques, aussi minoritaires soient-ils, démontrent que ce n’était pas une tâche facile.

Réunis en avril à Budapest, en Hongrie, une équipe internationale s’est entendue sur un plan de pas moins de 20 ans destiné à accélérer le processus de publication des rapports —le délai est actuellement de six ans entre chacun— ou à tout le moins de modifier le processus pour atteindre ces nouveaux objectifs, dans le même laps de temps.

Entre temps, une multitude de petits et grands travaux se poursuivent à gauche et à droite. Par exemple, le GIEC a financé ces deux dernières années une série de séminaires (workshops) visant à évaluer la validité de scénarios d’avenir, qui différent les uns des autres par le poids des investissements dans de nouvelles technologies.

« Les délégués ont aussi approuvé l’idée que les communautés correspondant aux trois groupes de travail... développent leurs études en parallèle plutôt que les uns après les autres », décrit la revue Science (abonnement requis). Une démarche qui devrait permettre au passage, espère-t-on, de faire ressortir du consensus davantage de données solides à saveur régionale.

Le groupe doit se réunir à nouveau à Genève en septembre pour choisir un nouveau président —ou conserver l’actuel, l'économiste indien Rajendra Pachauri.

Je donne