L’Agence Science-Presse a publié le 21 novembre 1978, il y aura donc 30 ans cet automne, le tout premier numéro de son bulletin, Hebdo-Science. Voici un autre des 30 articles que nous vous offrirons d’ici au 21 novembre 2008, passant en revue certains bons coups... Ainsi, cette semaine : dès 1981, les premiers experts de ce qu’on n'appelait pas encore le réchauffement planétaire pointaient à l’horizon!

On aura chaud en 2001!

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Les cinq milliards de tonnes de gaz carbonique que crachent nos usines chaque année sont en train de transformer la Terre. Les saisons sont perturbées : l’été dernier, pendant que le mercure se maintenait à 40 C dans les États du Sud-Est, 1200 Américains sont morts d’insolation et de déshydratation. Les déserts gagnent du terrain en Afrique. Au Québec, on n’a plus de saison : en janvier il fait un froid à fendre les pierres et puis soudainement en février, il pleut et le gazon verdit.

Tous ces indices ont amené les plus éminents climatologues de l’Office météorologique mondial, un organisme de l’Organisation des Nations Unies, à prédire un chaud avenir pour la planète. Un réchauffement de seulement deux degrés transformerait les grandes plaines céréalières du centre-ouest américain en désert. Par contre, le Canada deviendrait le grenier à blé du monde car on pourrait pousser plus au Nord la production céréalière tout en augmentant les rendements.

Dans un scénario un peu plus pessimiste, avec un réchauffement de cinq degrés, on verrait la calotte glaciaire de l’Arctique fondre comme « neige au soleil ». Il en résulterait que le niveau des océans grimperait de un à cinq mètres et les flots engloutiraient les villes côtières comme Londres, New York, Leningrad, Bangkok, Singapour et Djakarta.

« Si l’on continue sur la lancée actuelle, la proportion de gaz carbonique (le CO2) dans l’air aura doublé en l’an 2050 et la température s’élèvera de deux à trois degrés », prédit Stephen Schneider, du Centre de recherches atmosphériques de Boulder, au Colorado. Selon le Suédois Bert Bölin, un des plus grands spécialistes mondiaux de la météo et du climat, cette augmentation de la température se fera sentir par une plus grande fréquence des périodes sèches et chaudes. Elles toucheront surtout les pays situés sous les latitudes nord (en particulier l’Europe, les États-Unis et le Canada) et seront plus sensibles l’hiver que l’été.

La situation n’est peut-être pas irréversible techniquement parlant, mais les hommes politiques étant des animaux ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez, c’est-à-dire la longueur d’un mandat électoral, il est peu probable que la situation change.

En effet, le coeur du problème est situé dans les pays industrialisés. Ce sont les usines, les centrales thermiques, les voitures, le charbon et le pétrole qui sont les principaux responsables de la production des 5 milliards de tonnes de gaz carbonique. Celui-ci agit comme une serre : il permet aux rayons du soleil d’entrer, mais les empêche ensuite de sortir de l’atmosphère terrestre, et la température grimpe.

Le gaz carbonique est ce même gaz responsable des pluies acides qui ont tué, en quelques années seulement, toute vie aquatique (poissons, micro-organismes, crustacés, etc.) de milliers de lacs au Québec, en Ontario et dans le nord-est des États-Unis.

Par Eric Devlin, Hebdo-Science, 14 avril 1981.

Qui sommes-nous?

L’Agence Science-Presse (ASP) est la seule agence de presse scientifique en français dans le monde. Agence de presse : cela signifie un média dont la mission première est d’alimenter d’autres médias en nouvelles.

Depuis 30 ans, « l’ASP » remplit donc cette mission. Certes, depuis les années 1990, Internet a considérablement accru son audience, au point où la majorité d’entre vous ne nous connaissez désormais que par ce site web. Mais l’Agence, ce sont aussi des articles dans différents hebdomadaires régionaux du Québec et du Canada français, dans des quotidiens et des sites web... Si vous trouvez que votre média préféré ne parle pas beaucoup de science, suggérez-lui de s’abonner à l’ASP!

Je donne