Véronique aime la randonnée. En novembre dernier, une rencontre providentielle lui a évité de justesse de passer la nuit dans la forêt Ouareau, dans Lanaudière.

« Nous étions, mon amie Anne-Françoise et moi, sans lampe, cartes ou boussole, ni couverture. Très fatiguées, nous venions de marcher pendant six heures et nous étions perdues. Nous sommes tombées par hasard sur trois autres filles, également perdues », raconte Véronique Denis. Guidées par une petite lampe frontale, elles ont cheminé toutes les cinq et ont finalement regagné leurs voitures respectives. Plus de peur que de mal!

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Si pour la jeune femme, ce ne sont que quelques souvenirs désagréables, il arrive souvent que ce genre de situations tourne au drame. « Les gens se disent : il ne m’arrivera rien. Mais si vous échappez votre canot et restez avec les poches vides en pleine nature, comment allez-vous appeler les secours, faire du feu ou vous mettre à l’abri? » s’alarme André-François Bourbeau du Laboratoire d’expertise et de recherche en plein air (LERPA).

Interventions d’urgence en région isolées, gestion des risques en plein air, survie et sécurité en forêt, ce ne sont que quelques-uns des champs de recherche du LERPA de l’Université de Chicoutimi. Un des professeurs, David Mepham, donnait d’ailleurs une conférence sur La science et l’internet : pour la sécurité en milieu naturel, au Festival de plein air de Montréal, les 24 et 25 mai derniers.

Un bon plan

Pour rentrer sain et sauf, il suffit souvent de planifier les risques et de prévoir un plan d’urgence. « Trousse de survie, itinéraire de rechange, téléphone satellite, une personne au courant; tout dépend du niveau de difficulté de votre excursion », résume M. Bourbeau.

Du premier niveau (à 30 minutes d’un bâtiment chauffé ou d’une voiture) au quatrième (Raid aventure et montagne de haute altitude), la gestion des risques doit prendre en compte à la fois la difficulté – technique et générique —, mais aussi la condition physique et psychologique des participants.

Jusqu’à la définition du rôle du leader qui « ne doit pas juste s’occuper des blessés, mais amener le groupe en sécurité. Il doit savoir gérer la panique, en plus de donner des premiers et seconds soins de secours », relève le spécialiste. « Nous travaillons à améliorer les conditions de survie et à diminuer la réponse aux signaux d’urgence », poursuit-il.

Selon les experts, c’est la capacité de résistance versus le temps de secours qui s’avère l’élément crucial. Équipement, température, accès au site, l’ensemble de ces éléments vont déterminer les conditions de survie.

Sans compter que le plein air peut être source d’enseignement et de thérapie : éthique environnementale, aventure thérapeutique ou encore analyse scientifique des technologies primitives (voir encadré), le LERPA a bien d’autres cordes à son arc.

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