Les défenseurs des droits des animaux ont encore du boulot. Les NIH, principal organisme subventionnaire de la recherche aux États-Unis, s’attendent à ce que plusieurs facteurs accroissent la demande pour des subventions de recherche impliquant des singes.

À l’heure actuelle, observe la revue britannique Nature , les NIH (National Institutes of Health), financent huit centres de recherches sur les primates, chez qui logent environ 26 000 de ces animaux. Parmi les facteurs qui risquent de faire grimper ces chiffres : l’échec, l’an dernier, d’un vaccin expérimental contre le sida, qui renvoie la compagnie pharmaceutique Merck —et ses concurrentes— à ses planches à dessins.

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De tels échecs sont régulièrement cités comme exemples-types de ce pour quoi des animaux sont nécessaires à la recherche : des tests sur des cultures de tissus, en éprouvette, n’auraient pas nécessairement apporté de résultats significatifs —ou pire, ils auraient donné de faux espoirs. Et pas question non plus de passer directement à des tests sur des humains.

Encore qu’à l’inverse, les défenseurs des animaux pointent justement le grand nombre d’échecs comme « preuve » de l'inutilité des tests sur des animaux. C’est l’équivalent d’essayer de démarrer sa voiture avec les mauvaises clefs lance, un brin provocateur, le président du Comité pour une médecine responsable (Physicians for Responsible Medicine). Selon lui, 92% des médicaments testés sur des animaux se révéleraient ensuite inefficaces sur des humains. Mais il ne dit rien des révolutions médicales que regroupent les 8% restants. Et il ne dit pas si l’alternative —des tests sans animaux— serait plus efficace.

Nous avons besoin du « modèle animal » pour « répondre à certaines des questions fondamentales », se défend Anthony Fauci, directeur de l’Institut des allergies et maladies infectieuses au NIH. Et pas seulement avec le sida : par exemple, le 18 mai dernier, des chercheurs du Centre national Yerkes sur les primates (Atlanta) ont annoncé avoir avancé sur la production d’un « modèle transgénique de la maladie de Huntington chez des singes rhésus ».

« Certes, des modèles informatiques et des cultures de cellules fournissent d’excellentes avenues pour réduire le nombre d’animaux utilisés », écrit, dans un « pour ou contre » publié par Business Week , Frankie Trull, de la Fondation pour les recherches biomédicales. « Mais la route vers un duplicat fonctionnel d’un système vivant complet, n’existe pas encore. La communauté des chercheurs doit donc poursuivre des recherches sur des animaux de manière humaine et responsable. »

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