Le lendemain de son intervention à la hanche, Lise regagnera son domicile. La personne âgée n’y retournera pas seule. Un robot, véritable infirmière sur roues, l’accompagnera pour faciliter sa guérison.

Un scénario futuriste? Pas tant que ça. Dernièrement, des chercheurs de l’Université de Sherbrooke faisaient la démonstration d’un télérobot destiné à révolutionner les soins de santé. L’aînée Gabrielle Côté-Brochu en a fait l’expérience.

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« Ce télérobot permettra aux professionnels de la santé de suivre l’individu dans son environnement. Ils pourront évaluer l’ergonomie du domicile et répondre aux besoins des bénéficiaires », annonce Patrick Boissy du Centre de recherche en gériatrie de l’Université de Sherbrooke.

Issu d’un projet de téléréadaptation à domicile, ce télérobot - opéré à distance - permettra à divers thérapeutes d’évaluer l’environnement du malade : risque de chute, sécurité à la marche dans la maison, difficulté des escaliers, etc.

Ressemblant à un petit ordinateur muni de roulettes, ce robot est pourvu d’un système de vidéo-conférence, de roues omnidirectionnelles, de détection des obstacles par laser, d’un ordinateur et de batteries. « Nous avons cannibalisé des morceaux du robot d’accueil de l’université, UdeS », explique le professeur Boissy.

La mission de ce robot est d’accompagner le malade à domicile, principalement en facilitant la communication avec les professionnels de la santé. Il pourrait être doté de fonctions destinées à la rééducation du patient, comme un exerciseur.

La poussée de la télésanté

La population vieillissante, le virage ambulatoire, la pénurie de professionnels (particulièrement au Québec) : autant d’éléments qui assurent de beaux lendemains à la télésanté.

Dans Télésanté : Lignes directrices cliniques et normes technologiques en téléréadaptation, l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’interventions en santé annonce que « la télésanté deviendra une composante essentielle de la réorganisation majeure du réseau de la santé et des services sociaux au Québec ».

« En région, l’ergothérapeute peut faire deux heures de route pour une consultation de 15 minutes. Le robot lui permet d’assurer un plus grand suivi de plus nombreux bénéficiaires », relève le chercheur en kinanthropologie.

Malgré quelques réserves d’une clientèle âgée moins familière avec la technologie, ce prototype engendrera bientôt un premier modèle. Son évaluation permettra d’envisager une future commercialisation.

Le meilleur robot du monde ne pourra pourtant jamais remplacer la bonne vieille visite du médecin.

Références

(1) Télésanté : Lignes directrices cliniques et normes technologiques en téléréadaptation » : http://www.aetmis.gouv.qc.ca/site/index.php?id=33,655,0,0,1,0

Agence d’évaluation des technologies et des modes d’interventions en santé : http://www.aetmis.gouv.qc.ca/site/accueil.phtml

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