C’est ici que Nicolas Mathevon et Amélie Vergne, biologistes de l’Université Jean-Monet à Saint-Etienne, ont suivi la naissance de petits crocodiles du Nil (leur étude vient de paraître dans la revue Current Biology). Ils ont séparé en trois lots des œufs dont l’éclosion était attendue 10 jours plus tard : le premier a eu droit au silence, le second, à un bref enregistrement de couinements de bébé crocodile et le troisième, à un bruit inconnu.
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Bingo, dans le second lot, les cris ont réveillé prématurément tout ce petit monde qui s’est mis à couiner en chœur avant de sortir la tête des coquilles ! Preuve que les bébés communiquent entre eux et se donnent le signal de sortie. Une expérience menée avec une femelle a également révélé que ce chahut avait pour rôle de l’alerter. Elle qui surveille le nid pendant 3 mois comprend alors qu’il est temps de déterrer les œufs.
Chaque bébé naît ainsi sous son regard vigilant. Elle surveille le bon déroulement des naissances et se tient prête à bondir sur les nombreux prédateurs à l’affût. La suite ? Elle accomplit son dernier devoir de mère : elle les emporte un à un dans sa gueule et les dépose dans l’eau. Une fois dans le grand bain, les petits doivent se débrouiller seuls. Ce qui explique que plus de 90% d’entre eux mourront au cours de leur première année d’existence…
