Le ciel brille moins qu’avant dans les yeux des Québécois. Pollution lumineuse, population vieillissante et urbanisation éteignent l’engouement pour ce loisir autrefois populaire.

Cela fait pourtant plus d’un millier d’années que les habitants de notre territoire lèvent les yeux vers le ciel. Les Hurons suivaient déjà les Pléiades bien avant l’arrivée des premiers Canadiens français.

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« Toutes les peuplades avaient des connaissances en astronomie. Les Cris utilisaient même des observatoires astronomiques primitifs », relève Yvan Dutil, astrophysicien de l’Université Laval et blogueur de l’Agence Science Presse.

Sa conférence sur l’histoire de l’astronomie québécoise a été l’un des événements vedettes du 25e Festival d’astronomie populaire du Mont-Mégantic.

Cette fête du ciel proposait, les 4, 5 et 6 juillet derniers, un programme chargé où les conférences croisaient les spectacles et les nombreuses observations du ciel sur un site réputé être l’un des plus noirs du Québec.

Notre astronomie

Du premier astronome professionnel et hydrographe, Jean Deshayes – dont les travaux permettront à Dominique Cassini d’établir au 17e siècle la longitude de la ville de Québec – en passant par le Père Joseph-Pierre de Bonnécamps qui érigera le premier observatoire astronomique, jusqu’à Serge Lapointe, le premier astrophysicien de l’ère moderne, l’histoire de l’astronomie québécoise est bien remplie.

« Notre histoire est celle de pionniers. De la bataille du Père Bonnécamps pour obtenir des instruments d’observation à celle d’Edward David Ashe, le pionnier mondial de la photographie astronomique, les astronomes du Québec désiraient tous développer leur discipline. C’étaient des gens tenaces », tranche Yvan Dutil.

Après les débuts de l’astronomie au Québec et la construction des premiers observatoires, l’astrophysicien a relaté les grandes lignes –et les grands noms – de l’astrophysique québécoise : Alie Vibert Douglas, Paul-Henri Nadeau, Gilles Beaudet, Georges Michaud et bien sûr le célèbre Hubert Reeves.

L’année 2008 célèbre aussi les 30 ans de l’Observatoire du Mont-Mégantic (OMM). L’astrophysicien René Doyon de l’Université de Montréal relatait lors de sa conférence la petite histoire de l’OMM en soulignant l’importance de cet outil de formation, à l’ère des futurs grands télescopes comme le James Webb Space Telescope et le Thirty Meter Telescope.

Un loisir moins populaire

Avec à l’affiche le spectacle multimédia, « Nous... poussières d’étoiles », cette fête du ciel rappelait à tous que nous sommes liés aux étoiles, comme l’annonçait si joliment Hubert Reeves dans son ouvrage.

Pourtant « Le contact avec le ciel se perd. L’astronomie était une science importante pour toutes les sociétés agraires, elle a perdu de son utilité », soutient Yvan Dutil. Ce loisir apparu au 19e siècle dans la Belle Province a connu un engouement dans les années ’50 et ’60.

Les premiers cercles d’astronomie, nés avant la Seconde Guerre mondiale, attiraient des milliers d’amateurs. Les clubs ont aujourd’hui bien du mal à recruter de nouveaux membres.

La pollution lumineuse et la vie urbaine semblent avoir eu raison de l’engouement pour le ciel et ses mystères pour bien des Québécois.

Festival d’astronomie populaire 2008

L’astronomie québécoise d’hier à aujourd’hui par l’astronome Yvan Dutil: http://www.faaq.org/bibliotheque/histoire/science_blogue.htm

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