L’Agence Science-Presse a publié le 21 novembre 1978, il y aura donc 30 ans dans quelques semaines, le premier numéro de son bulletin, Hebdo-Science. Voici un autre des 30 articles que nous vous offrons d’ici au 21 novembre 2008, passant en revue certains bons coups... et certaines choses qui, décidément, n’ont pas beaucoup vieilli!

Consommation d’énergie : sus au gaspillage!

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Depuis 1970, la population du Québec a augmenté de 15%. La consommation d’énergie, elle, a bondi de 25%. En fait, chaque Québécois consomme en moyenne deux fois plus d’énergie qu’un Japonais ou un Européen de l’Ouest... notre qualificatif d’énergivores semble bien mérité!

Même la ministre québécoise de l’Énergie et des Ressources, Lise Bacon, reconnaît qu’il est essentiel « que le Québec adopte une stratégie de basse consommation d’énergie pour s’assurer un avenir soutenable ». La ministre faisait cette déclaration en novembre, lors du 15e congrès de l’Association des biologistes du Québec, dont le thème était « L’énergie à l’heure des choix ».

À l’instar de la ministre, plusieurs intervenants ont aussi mis l’accent sur l’urgence de diminuer notre consommation de pétrole. Parmi ces intervenants, le célèbre agronome, économiste et écologiste français René Dumont.

M Dumont va toutefois beaucoup plus loin. Il ne sert à rien, dit-il, de développer la phase II de la Baie James si on ne se lance pas en même temps dans un programme massif de remplacement du mazout et du carburant automobile par l’électricité, ainsi que dans une série de mesures radicales d’économie d’énergie. Sans quoi, déclare-t-il, c’est vers la mort de notre planète que nous nous dirigeons.

L’écologiste français a bien des petits gestes à nous reprocher : ces lumières que nous laissons allumées en plein jour; les circulaires distribuées quotidiennement dans des centaines de milliers de boîtes aux lettres; l’utilisation de l’automobile sur une base individuelle. Bref, le problème, affirme M Dumont, ce n’est pas l’impact environnemental de projets comme celui de Grande-Baleine, mais la surconsommation d’énergie résultant de milliers de gestes bien ancrés dans nos vies quotidiennes.

« Mais pour changer ces gestes et ces pratiques, il faut du temps », ont souligné plusieurs intervenants comme Guy Chartrand, président de Transport 2000, et Hélène Connor-Lajambe, présidente du Centre d’analyse des politiques énergétiques. Tous semblaient d’accord qu’il faut changer nos conceptions du développement urbain pour le rendre moins anarchique —la croissance des banlieues ne s’est faite, jusqu’ici, qu’en fonction de l’automobile— pour envisager de nouvelles approches en construction de bâtiments, et pour mettre sur pied des programmes officiels d’économie d’énergie.

S’ils ne sont pas d’accord sur les méthodes ni sur le temps qu’il faudra pour effectuer la transition, tous les intervenants au congrès des biologistes s’entendent néanmoins sur une chose : c’est seulement au prix d’une démarche commune, d’un vaste projet de société, que le changement s’opérera. Et les sacrifices imposés ne seront pas tous agréables.

par Pascal Lapointe, Hebdo-Science, 11 décembre 1990

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