À défaut d’être une bonne nouvelle, voici une recherche qui peut au moins éliminer les scénarios les plus alarmistes : la fonte des glaces du Groenland ne pourra pas hausser le niveau des mers de plus de 2 mètres. Ce qui serait malgré tout suffisant pour inonder les régions côtières du Bangladesh ou des Pays-Bas, et pour causer bien des dégâts à New York ou à la Nouvelle-Orléans.

Selon le glaciologue Tad Pfeffer et ses collègues de l’Université du Colorado, si on extrapole à partir de la vitesse actuelle de fonte des glaciers du Groenland et de l’Antarctique, la hausse du niveau des mers se situera, au cours du prochain siècle, entre 0,8 mètre (80 centimètres) et 2 mètres. Une fonte plus rapide que ça « n’est pas plausible », écrivent-ils, parce qu’il y a des limites physiques à la vitesse à laquelle un glacier peut « descendre » vers la mer.

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Un à deux mètres, c’est moins que les scénarios hollywoodiens, mais c’est déjà davantage que l’estimation dite « conservatrice » contenue dans le dernier rapport (en 2006) du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution des climats, sous l’égide des Nations Unies) : cette estimation-là se situait entre 18 et 59 centimètres.

Un étrange débat a d’ailleurs prolongé cette étude après sa parution dans l’édition du 5 septembre de la revue américaine Science. Plusieurs reportages en ont conclu à partir que « les scientifiques » ont exagéré la menace ces dernières années; d’autres, en réaction à ces reportages, ont allégué qu’aucune étude sérieuse n’avait prédit dans le passé une hausse de plus de 2 mètres : ce seraient les médias qui auraient tiré ces interprétations à partir des « scénarios du pire » que contiennent traditionnellement les études sur le climat.

La controverse tire ses origines du fait que l’ensemble du Groenland contient assez de glace pour faire grimper le niveau des mers de sept mètres; plusieurs ont en effet pu en conclure que c’est le sort qui nous attend. Mais nul ne semble avoir sérieusement prédit que l’ensemble du Groenland allait fondre, tout au moins pas au 21e siècle —sauf dans un scénario du pire, qui accompagne toujours le scénario dit « réaliste ».

Alors, bonne ou mauvaise nouvelle, une hausse de « seulement » un à deux mètres? Tout dépend du degré de préparation des gouvernements et des citoyens qui seront touchés...

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