À ceux qui s’inquiètent des coûts de la lutte contre le réchauffement climatique, un économiste apporte matière à réflexion: les politiques d’économie d’énergie de la Californie auraient créé 1 million et demi d’emplois en 25 ans ans!

Et combien d’emplois perdus? Environ 25 000, ce qui est beaucoup pour ceux qui les ont perdus, mais peu en regard des emplois gagnés, calcule David Roland-Holst, du Centre pour l’énergie, les ressources et l’économie durables (tout un programme!), à l’Université de Californie.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

En tout, l’État aurait économisé 56 milliards$ depuis les années 1970 grâce aux politiques d’économie d’énergie dans le bâtiment: édifices et électro-ménagers plus « verts ». Et les gens auraient accru leurs revenus de 45 milliards —grâce aux économies, grâce aux taxes ramenées des compagnies qui ont accru leurs profits, et grâce à d'autres variables prises en compte par l’économiste.

En fait, si ces calculs sont compliqués —et seront sujets à de nombreux débats dans les mois à venir— la logique est simple : si les gens économisent l’énergie, ils ont de moins grosses factures d’électricité et peuvent dépenser des sous sur autre chose.

À défaut d’avoir eu George W. Bush, le Protocole de Kyoto a eu Arnold Schwarzenegger : le gouverneur de Californie s’est engagé à réduire les gaz à effet de serre à leur niveau de 1990 d’ici 2020, en bonne partie par les économies d’énergie. Le mois dernier, une étude, financée par l’État celle-là, prévoyait 100 000 emplois nouveaux (Roland-Holst avance le chiffre de 400 000) grâce aux différentes politiques de réduction des gaz à effet de serre (création de nouveaux produits pour les économies et pour la conversion, aux véhicules hybrides, par exemple).

La Conférence américaine des maires avait elle aussi financé une semblable étude, concluant qu’un virage vers 40% de l’électricité produite par l’éolien, le solaire ou la biomasse, créerait 4,2 millions d’emplois d’ici 2038. Et un organisme plus conservateur, l’Institut de recherche d’économie politique à l’Université du Massachusetts, estime pour sa part les gains à 2 millions et demi d’emplois d’ici 10 ans, moyennant un investissement de 150 milliards$ dans les énergies nouvelles.

Cela fait beaucoup de chiffres, qui ne disent pas tous la même chose. Mais ce n’est pas un hasard s'ils arrivent tous maintenant : ces études profitent non seulement de l'année électorale, mais elles se bousculent aussi au moment où, crise financière oblige, l’expression « Green New Deal » se fait entendre de plus en plus souvent. La semaine dernière, jusqu’aux Nations Unies : le secrétaire général du Programme des Nations Unies sur l’environnement, Achim Steiner, lançait à Londres l’initiative Global Green New Deal —un écho du « New Deal » qui avait contribué à sortir les États-Unis de la grande crise économique de 1929.

« Aujourd’hui, a dit M. Steiner, il nous faut une vision similaire, une action urgente et une forte volonté politique » —et à ses yeux, des investissements massifs dans les énergies nouvelles ou les économies d’énergie seraient la médecine capable d’éviter une plongée dans une autre grande dépression.

Je donne