C’est la « compétition » qui a tué nos cousins les Néandertaliens. À vous de donner à ce terme la signification que vous souhaitez. Une équipe franco-américaine vient de conclure que le climat n’est pas à blâmer dans la disparition progressive des hommes du Néandertal : ceux-ci, qui occupaient l’Europe avant l’arrivée de nos ancêtres directs —Homo Sapiens— en ont progressivement été « tassés », jusqu’à leurs derniers retranchements connus, il y a 28 000 ans.

Cette recherche, qui est loin d’être la première à s’être intéressée à cette question controversée, a ceci de particulier qu’elle réunissait des experts de disciplines rarement mises en commun : archéologie, climatologie et écologie. Ils ont reconstitué l’évolution des climats pendant la période où, en Europe, nos ancêtres et les hommes du Néandertal se sont côtoyés —soit à partir d’il y a environ 40 000 ans.

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En comparant ces données avec les données archéologiques sur la présence des uns et des autres, et en créant à partir de ces données de multiples scénarios correspondant à autant de simulations possibles de la préhistoire, ces chercheurs du CNRS français, de l’École pratique des hautes études et de l’Université du Kansas, en arrivent à la conclusion qu’on ne peut attribuer le déclin progressif des Néandertaliens au refroidissement du continent.

L’étude, parue dans l’édition du 24 décembre de la revue à accès libre PLoS One , et dirigée par William E. Banks, du CNRS, conclut en effet que les Néandertaliens avaient la capacité de s’adapter au refroidissement du climat.

Les chercheurs ne vont pas jusqu’à spéculer sur la forme qu’aurait pu prendre cette « compétition ». Serait-ce simplement l’équivalent d’un animal qui occupe la niche écologique d’un autre —l’expression « niche écologique » est employée à dessein dans leur étude— ou quelque chose de plus grave?

Mais c’est une vieille controverse dans la communauté scientifique, où plusieurs spéculent depuis longtemps sur la possibilité que cette espèce humaine cousine de la nôtre ait été « tuée » par nos ancêtres, au fur et à mesure que ceux-ci progressaient en Europe. Le Sud de l’Espagne, il y a près de 30 000 ans, aurait été la dernière « niche écologique » des Néandertaliens, parce que les deux espèces humaines exploitaient là-bas des territoires distincts.

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