Vous croyez à la fin des frontières grâce à la mondialisation? Détrompez-vous! La guerre contre la terreur en a voulu autrement : près d’une vingtaine de nouveaux murs ont été construits après le 11 septembre 2001! Bien différentes du mur de Berlin, ces nouvelles enceintes sont truffées de technologies de pointe. Une aubaine pour les industries de l’armement qui se disputent un gigantesque marché en pleine expansion.

La nature des menaces, desquelles souhaitent aujourd’hui se protéger les États, est diverse : guerre contre la drogue, criminalité, terrorisme et lutte contre l’immigration clandestine. « On est face à un ennemi qui ne dit pas son nom », commente Julien Saada, chercheur à la Chaire Raoul Dandurand de l’Université du Québec à Montréal.

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Et pour ce faire, les frontières se dotent d’équipement militaire et l’armée va même parfois jusqu’à participer à la gestion de ces murailles. Ainsi, les industries de l’armement militaire comme Thales, BAE Systems ou EADS conçoivent des murs intelligents comprenant des capteurs thermiques, des systèmes de reconnaissances biométriques, des détecteurs de mouvements, des radars, etc.

Que l’on parle de murs bétonnés, de clôtures ou de barrières de sécurité, les services offerts pour la bagatelle de quelques milliards comprennent aussi des véhicules militaires terrestres et aériens, des drones (des avions de surveillance sans pilote), des systèmes de communication et des logiciels de coordination.

Cet ensemble de systèmes — en interopérabilité — est tellement sophistiqué que certains murs sont parfois immatériels. « Ce sont les technologies utilisées qui créent les conditions d’un mur », explique Julien Saada. Le « virtual fence », par exemple, est un mur invisible de 45 kilomètres de long entre l’Arizona et le Mexique. Le dispositif testé en 2008 comprend neuf tours équipées de radars permettant de détecter les clandestins essayant d’entrer aux États-Unis.

D’après le cabinet américain de la défense intérieure, le marché de la sécurisation des frontières se chiffrera à 178 milliards de dollars d’ici 2015. Le marché américain représentait quant à lui 45 milliards de dollars en 2006. Un autre gros joueur : l’Arabie Saoudite, qui possède 25 % des réserves mondiales de pétrole, et dont le moindre attentat viendrait déstabiliser l’économie. En 2008, son gouvernement a payé un milliard de dollars l’entreprise EADS pour sécuriser 900 km de frontière avec l’Irak.

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