Les chercheurs n’ont pas fini de nous en apprendre sur la dernière glaciation. Les nouvelles données sur le climat proviendraient de minuscules fossiles océaniques. Les diatomées et autres restes fossilisés pourraient aussi donner des indications sur le climat de demain.

« On ne connaît pas l’évolution du climat actuel. C’est pour cela que l’on compare ce qui se passait hier lors du grand dégel », raconte André Rochon, professeur de géologie marine à l’ISMER et chercheur du groupe international MARGO, spécialiste des marqueurs paléoclimatiques de l’environnement océanique.

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Ces minuscules restes d’organismes marins recèlent de nombreuses informations utiles sur la salinité, la température de l’océan et celle de l’atmosphère permettant ainsi de mieux comprendre les circulations océaniques et atmosphériques d’il y a 20 000 ans. Les résultats de cette étude ont été récemment publiés dans Nature Geoscience.

Dans les entrailles des fossiles

Pour récupérer ces informations, le chercheur analyse chimiquement la composition des restes fossilisés. « Nous utilisons plusieurs indicateurs, les coquilles en silice des diatomées par exemple, pour faire de meilleures reconstitutions paléoenvironnementales », explique le chercheur.

La présence de certaines espèces et leurs assemblages construisent une image plus fidèle que ce que donnaient jusqu’à maintenant les précédentes études.

Ainsi, le dernier Maximum glaciaire serait une époque moins glacée que le décrivaient ces études datant des années 1970. Ainsi, alors que la grande calotte glaciaire recouvrait tout le nord de l’Amérique, les mers nordiques auraient connu des périodes libres de glace.

Mais ce ne serait pas la seule période. Il y a près de 6 000 ans, la température de l’eau des mers nordiques se serait aussi réchauffée de 3 ou 4 degrés C par rapport à la normale et donc moins de glace s’y serait formée, pensent les chercheurs.

Une situation que l’on connaît aujourd’hui et qui soulève bien des interrogations dans le monde scientifique. « Ce sont des données importantes à connaître, car les glaces libres sont susceptibles d’influer sur la circulation océanique », relève le chercheur.

Les restes fossiles, en plus de raffiner les connaissances sur les climats passés, aideront à bonifier les modèles de simulation du climat que les chercheurs tentent d’élaborer aujourd’hui.

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