De minuscules vers grouillent sur une plaque de verre, puis se déplacent dans de petits labyrinthes construits sur mesure pour eux. Grâce à ce dispositif, il sera désormais possible de tester de nouveaux médicaments sur des organismes atteints de maladies dégénératives comme la dystrophie musculaire de Duchenne ou l’Alzheimer.

« Comme on connaît le génome de ces organismes, nous avons à notre disposition des milliers de cobayes pour évaluer l’efficacité de certaines molécules sur la progression de ces maladies », explique Sarah Jenna, directrice de la Némathèque.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Mise à la disposition des chercheurs, cette banque de lignées de nématodes – la seule du genre au pays – occupe l’espace d’un petit classeur au sein d’un modeste laboratoire de la faculté des sciences de l’UQÀM. Une simple lamelle de verre de deux centimètres de longueur contient une centaine de ces petits organismes.

Cette nouvelle approche de recherche est mise de l’avant par PharmaQÀM, le nouveau centre de recherche de l’UQÀM dédié à la recherche fondamentale en biopharmaceutique, codirigé aussi par la chercheuse.

Trois pôles de recherche en un

Ce centre entend ainsi dynamiser la recherche fondamentale. Réunissant près de 50 chercheurs de douze institutions du Québec, de l’Ontario, de Cuba et de la France, il veut faciliter leurs collaborations.

Pour ce faire, PharmaQÀM mise sur des bibliothèques originales, telle la Némathèque. Il comprend aussi la Cellthèque — une banque de cellules cancéreuses et de bactéries pathogènes — et la Chimiothèque, recelant de nouveaux composés chimiques inédits présentant un potentiel thérapeutique. Il sera doté bientôt d’un équipement de pointe placé sous la gouverne de la biophysicienne et codirectrice, Isabelle Turcotte.

« Ce sont plus que des bibliothèques de molécules. Les “thèques” induisent des collaborations entre chercheurs de différentes disciplines afin de mesurer toutes les interactions de ces composés et d’évaluer leur potentiel pour la recherche pharmaceutique », soutient René Roy, codirecteur également de PharmaQÀM et chimiste médicinal.

Le développement d’un médicament est généralement le fruit de quinze ans de recherche et de millions de dollars. Misant sur la recherche fondamentale académique, PharmaQÀM désire découvrir de nouvelles méthodes efficaces et moins onéreuses pour en développer de nouveaux.

Je donne