Il y a celles de Michael Jackson, de Céline Dion ou de Guy Mauffette. Les biographies ont le vent en poupe. Elles se retrouvent souvent au palmarès des librairies. Car les Québécois les adorent!

Robert Dion aussi. Depuis 25 ans, cet aficionado du portrait littéraire arpente les vies des grands auteurs. Il se passionne surtout pour les « nouvelles biographies ». Pas les « journalistiques à l’américaine ». Les biographies écrites plutôt par un écrivain sur un autre écrivain, comme une œuvre littéraire.

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Ce professeur du département d’études littéraires de l’UQAM a écrit d’ailleurs un essai sur le sujet. Écrire l'écrivain. Formes contemporaines de la biographie d'écrivain est un recueil — à paraître à l’automne – retraçant les postures du biographe, c’est-à-dire le positionnement de l’auteur par rapport à l’écrivain biographé.

L’imagination à l’œuvre

Ce qui différencie une autobiographie « classique » de ce nouveau courant, c’est la place donnée à l’imaginaire. Ce que l’auteur ignore, il l’invente et le transcende, lui permet d’ouvrir la porte au fantasme. Il cite Victor Lévy-Beaulieu, un auteur québécois prolifique à qui on doit des essais sur Victor Hugo, Jack Kérouac ou encore James Joyce.

Si les écrivains célèbres s’avèrent « surbiographiés », la vie d’inconnus trouve bon nombre de lecteurs. Ces anonymes à l’autre bout de la planète ou de l’autre côté de notre mur de cuisine. Ce que l’écrivain français Pierre Michon appelait les Vies minuscules – titre de son roman — qui deviennent alors une manière intéressante de revisiter la tradition littéraire. « Une manière de repenser à neuf la relation entre l’écrivain et la littérature », soutient le professeur.

Les biographies se font aussi leur cinéma (Sade, Beaumarchais, etc.) et montent même sur les planches du théâtre. Les « cabarets biodégradables » du Festival Juste pour rire forment un bel exemple de ce nouveau genre. De jeunes comédiens lisent des extraits de biographies devant public en présentant les passages les plus naïfs, les plus loufoques... Une façon de porter un regard moderne sur les icônes d’hier. Et même d’en rire!

Quelques suggestions de lecture

Vies imaginaires de Marcel Schwob — « Le classique absolu », dixit Robert Dion.

Rimbaud le fils de l'écrivain français Pierre Michon.

Monsieur Melville de Victor Lévy-Beaulieu (trois volumes illustrés, Éditions Trois-Pistoles)

Glenn Gould piano solo et Morts imaginaires de Michel Schneider

Les éblouissements de Pierre Mertens.

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