(Agence Sciece-Presse) - Pourrait-on entreposer sous terre le trop-plein de carbone produit par les sables bitumineux de l’Alberta, au point de compenser pour cette très polluante ressource naturelle? En théorie oui... mais « trop peu, trop tard ».

Le problème est que la technologie de captage ou « stockage du carbone » n’est pas encore au point. Les expériences menées ici et là dans le monde (dont en Sasketchewan) restent encore, justement, des expériences. C’est en partant de ce constat qu’une étude britannique, financée en partie par le Fonds mondial pour la nature, a tenté de mesurer ce qu’il serait possible de retirer de l’atmosphère, au rythme actuel de développement de cette technologie.

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Résultat : même en se fiant aux estimations les plus optimistes de l’industrie pétrolière, on arriverait, en 2030, à capturer 30% du CO2 engendré par la transformation des sables bitumineux, et 50% en 2050. Soit pas assez, notent les analystes, pour que les sables bitumineux se comparent avantageusement au pétrole brut.

Les sables bitumineux de l’Athabasca, dans le Nord-Est de l’Alberta, contiendraient plus de 170 milliards de barils de pétrole, ce qui les place deuxième dans le monde, juste derrière l’Arabie Saoudite. C’est une énorme richesse pour le gouvernement de l’Alberta, mais en même temps un boulet, face aux pressions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est pourquoi l’Alberta a investi, depuis 10 ans, énormément d’argent dans le développement de « technologies de stockage du carbone », l’espoir étant que ces technologies permettront d’enlever de l’atmosphère autant, sinon plus, de CO2, que ce que l’industrie des sables bitumineux a expédié.

Ces technologies sont encore hautement expérimentales, a réagi à l’étude britannique le porte-parole du ministère albertain de l’Énergie. « Faire une analyse et suggérer que ça ne puisse pas fonctionner est un exercice hautement hypothétique. »

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