Ce n’est pas un bon moment pour investir dans le pharmaceutique. Une nouvelle étude met en doute, encore, l’efficacité de médicaments anti-cholestérol.

Les auteurs, de même que la revue qui publie cette étude —le New England Journal of Medicine, dans son édition en ligne du 15 novembre— mettent pourtant en garde contre des conclusions hâtives : l’échantillon est trop petit (seulement 208 personnes), et est essentiellement composé de gens plus « à risque » de développer une quantité élevée de cholestérol. Mais ces réserves n’ont pas empêché l’étude d’avoir son heure de gloire. Deux médicaments, le Zetia (ou ezetimibe) et le Vytorin ne seraient pas plus efficaces qu’une banale vitamine pour débloquer les artères.

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Un rappel. Le cholestérol est une substance présente naturellement dans notre corps. C’est à l’excès que cela commence à poser problème : on attribue au cholestérol la responsabilité entre autres de l’artériosclérose, cette formation de dépôts, ou de plaques, sur nos artères, qui peut entraîner un blocage de l’artère, et tout ce qui va avec...

Or, les excès, la population des pays occidentaux, ça lui connaît. Pour cette raison, l’industrie pharmaceutique dépense énormément d’argent en recherches, depuis deux dizaines d’années, pour développer des médicaments anti-cholestérol —premiers sur la liste, ceux appelés les statines, commercialisés à la fin des années 1990. Et la demande est de plus en plus grande, alors que la population des pays occidentaux vieillit de plus en plus.

Mais tout ce domaine de recherche autour du cholestérol, des artères et des maladies cardiaques a aussi généré sa part de controverses. On se rappellera ces dernières années le Vioxx : médicament anti-inflammatoire, auquel on a inputé des milliers d’attaques cardiaques. Ou, dès 2001, le Baycol, un médicament-vedette de la classe des statines justement, qui a dû être retiré des tablettes lorsqu’un trop grand nombre d’effets secondaires ont commencé à se manifester.

L’étude que publie le New England Journal of Medicine, et qui a été dévoilée dans le cadre du congrès annuel de l’Association américaine des maladies du coeur, s’ajoute donc à cette liste. Et comme le rappelle Nature, ce n’est pas la première fois que Zetia et Vytorin sont sur la sellette. Une étude publiée l’an dernier par son fabricant, Merck, concluait que Zetia n’était pas plus efficace, pour réduire les plaques, que les statines seules. En attendant plus de détails, les auteurs de deux éditoriaux publiés par le NEJM pour accompagner l’étude, insistent sur les bémols : « bien que les résultats de l’étude soient provocants, je ne suis pas convaincu », déclare le cardiologue Roger Blumenthal.

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