Voilà bien le summum du partage des tâches familiales : des médecins identifient des pères souffrant de la dépression post-partum.

Jusqu’à 80% des nouvelles mamans vivent un « baby blues », caractérisé par une déprime qualifiée de « mineure » dans le langage médical, et 10% connaissent une vraie dépression post-partum. On ignore la prévalence chez les hommes, mais elle a été dûment documentée dès 2005 dans la revue médicale The Lancet, par une étude basée sur 26 000 parents. Elle faisait état de 4% des pères présentant des symptômes cliniques d’une dépression, dans les huit semaines suivant la naissance de leur enfant: insomnies, anxiété et tristesse généralisée.

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Dans sa chronique publiée par le New York Times, le psychiatre américain Richard A. Friedman raconte le cas d’un patient venu le consulter à l’insistance de sa compagne, parce que lui niait avoir le moindre problème, bien que ses symptômes disaient le contraire. Ce qui conduit ce psychiatre à croire qu’il puisse y avoir plus de cas que ceux diagnostiqués, parce que « la paternité a sa propre biologie », beaucoup moins bien connue que la biologie de la maternité.

Des recherches menées ces dernières années ont commencé à identifier des variations hormonales intriguantes. Par exemple, en 2000, une étude menée par des psychologues canadiens avait suggéré une corrélation entre la baisse du niveau de testostérone chez les futurs pères, et l’évolution de la grossesse de leurs compagnes. Chez les singes marmousets (ou ouistitis), une étude parue en 2006 dans Nature Neuroscience avait pointé une hausse rapide dans le cerveau de ces nouveaux papas d’une hormone appelée vasopressine : or, ces dernières années, les neurologues ont associé la vasopressine, entre autres choses, aux comportements parentaux, bien qu’on sache peu de choses sur les mécanismes qui la gouvernent. Quant à savoir si les papas ouistitis souffrent de post-partum, c'est une autre histoire...

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