Copenhague a beau avoir été un quasi-échec, 20 ans de recherches environnementales commencent à porter fruits : entre nouvelles technologies et nouvelles habitudes, le sort de la planète ne réside pas seulement entre les mains de 192 chefs d’État, mais dans les priorités qui seront les nôtres dans la décennie qui s'amorce.

1. La voiture électrique

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Serait-elle finalement à nos portes? Technologiquement, elle est prête, mais il lui manque des réseaux de stations-services (pour recharger la batterie, pas pour faire le plein!). À l’avant-garde : le Danemark, où une firme israélienne, Better Place, est en train d’établir un tel réseau. Son plan d’affaires prévoit qu’on pourrait dès lors voir arriver quelques milliers de voitures électriques sur les routes du Danemark en 2011. Surdose d’optimisme? Pas si sûr : après tout, on parle ici du pays qui est aussi le paradis du vélo...

2. Le point de non-retour

En anglais, on appelle ça le « tipping point », et il hante les calculs des chercheurs depuis longtemps. C’est le seuil « à ne pas dépasser », le seuil au-dessus duquel les systèmes atmosphériques ou océaniques sont perturbés au-delà du prévisible (voir ce texte de 2005).

Le problème est que parmi la demi-douzaine de points de non-retour (le plus connu étant le seuil de 2 degrés au-dessus de la température d’il y a deux siècles), aucun n’est défini avec une absolue précision, ce qui fournit un argument en or aux attentistes. On assiste donc à une course contre la montre entre les chercheurs qui tentent de définir ces seuils... et l’accélération des impacts du réchauffement, comme la fonte des calottes polaires. Ce vers quoi tendent ces chercheurs depuis quelques années, c’est une liste des « symptômes » ou signaux d’alarme : c'est-à-dire des changements qui permettraient de dire, hors de tout doute, voilà, on est entré dans la zone rouge qui précède le seuil à ne pas dépasser.

3. Les biocarburants

L’éthanol a été fort décrié en 2008, mais il n’a pas rendu les armes. Il conserve ses adeptes, et pas juste dans le clan des compagnies. C’est au cours de la prochaine demi-décennie que ça passe ou ça casse : loin des champs de maïs, qui ont fait grimper le prix du pain, et des plantations de canne à sucre, qui détruisent la forêt, des recherches prometteuses tournent autour du bois mort (la cellulose) et des algues marines. À suivre.

4. Le Soleil

Si c’était aussi facile, l’énergie solaire serait la solution à tous nos problèmes. Si chaque maison nord-américaine et européenne avait un panneau solaire, tous les besoins en électricité seraient comblés, entraînant une réduction spectaculaire des émissions de gaz à effet de serre.

Mais le problème, c’est que ça coûte cher : 5000 à 8000$ du kilowatt, contre 1800$ avec le charbon. Les ingénieurs travaillent depuis trois décennies à produire des panneaux solaires moins épais, et plus adaptables aux différents types de toits. Cette décennie-ci sera-t-elle la bonne?

5. Dis-moi comment le réchauffement m’affectera, et j’y croirai

Une des raisons pour lesquelles tant de gens ne se sentent pas concernés par le réchauffement climatique, c’est que ça leur semble se passer loin dans le temps, et loin de chez eux. Les modèles permettent de calculer avec de plus en plus de précision l’impact à l’échelle planétaire, mais demeurent encore très médiocres quand il s’agit de calculer de combien la température augmentera au Québec, en Belgique ou sur les plages du Mexique.

Ça fait partie des priorités de la recherche sur le climat : développer les modèles qui puissent servir à un coin du globe, et ainsi convaincre un gouvernement de s’engager.

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