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Le financement de la recherche est précaire? Que les universitaires se fassent à l’idée : ce sera toujours précaire! Mais il devrait au moins exister des moyens de ralentir la tentation de ne financer la recherche qu’en fonction de calculs de rentabilité.

En revenant de 40 ans en arrière, c’est là une des réflexions qu’offre Gaëtan Lafrance, dans son dernier livre Quel avenir pour la recherche? Un regard historique très personnel : car c’est son époque qu’il retrace, à partir de sa première embauche, dont les circonstances informelles feraient frémir les administrateurs d’aujourd’hui.

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C’étaient les années 1970, et « tout était à inventer », pour la recherche québécoise. Bien vite, avec « l’entrée en scène des politiciens de la recherche et l’apparition des défis performance », le paysage a changé —et on sent ici sa nostalgie d'une époque révolue. Celui qui s’est taillé, plus à la force du poignet que par l’accumulation des diplômes, le statut d’expert en énergie à l’INRS, se fait très critique sur ce qu’il considère être une course à la multiplication des programmes d’études, et face à un déclin du financement pour une certaine recherche pure, c'est-à-dire celle qui n’avait pas d’obligations de résultats.

Ce propos, on le retrouvait aussi l’an dernier chez Andrée Lajoie, qui, elle aussi au terme de sa carrière —à la Faculté de droit de l’Université de Montréal— jetait elle aussi un regard historique personnel avec Vive la recherche libre!

Là où Andrée Lajoie se contentait de parler financement de la recherche, Gaëtan Lafrance s’aventure sur le terrain du « publier ou périr », du dilemme « formation versus recherche », ou bien demande si « l’intellectuel universitaire est encore un personnage public? » (l’a-t-il déjà été?), mais sans toujours accorder à ces thématiques l’espace qu’elles méritent. Au final, on se demande effectivement Quel avenir pour la recherche?... tout en restant perplexe sur qui ou quoi oserait se faire le porte-voix du changement.

Gaëtan Lafrance, Quel avenir pour la recherche? , Québec, MultiMondes, 2009, 258 p.

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