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Les véhicules de la municipalité de Saint-Hyacinthe rouleront bientôt grâce aux rejets de ses citoyens! Pour les propulser : le méthane naturel recueilli à la station d’épuration des eaux usées de la ville.

Biogaz, bioplastique, bioénergie ou fertilisant, le traitement des eaux usées est promis à un bel avenir. Et selon Yves Comeau, professeur au département des génies civil, géologique et des mines de l’École Polytechnique de Montréal, les eaux usées pourraient bien devenir le nouvel or bleu. « Il faut les voir comme une ressource naturelle. Dans le futur, on valorisera leur utilisation et même celle des boues de décantation », disait-il devant de nombreux autres chercheurs réunis récemment lors de la 9e Journée de la recherche.

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Provenant de la pluie, des installations sanitaires, de l’industrie et de l’agriculture, les eaux usées sont composées à 99,93 % d’eau et à 0,07 % de matières organiques et inorganiques, divers éléments chimiques et des pathogènes. Elles possèdent des éléments potentiellement récupérables, tels que l’azote ou le phosphore. Même la chaleur dégagée des boues de traitement pourrait servir à la fonte de la neige usée recueillie l’hiver par les municipalités. Il existe même aujourd’hui des réseaux de traitement tertiaire qui récupèrent l’urine provenant des installations sanitaires.

Déjà à Montréal, au sein du Centre de recherche, développement et validation des technologies et procédés de traitement des eaux (CREDEAU), les chercheurs tentent de mettre au point des procédés de récupération de l’azote et du phosphore par procédés biologiques, physiques et chimiques.

Le Danemark et le Japon développent aussi des technologies pour tirer parti des eaux usées : aire de séchage des boues et activateur d’aérobie. En parcourant les sites de compagnies de traitement des eaux comme Veolia Eau, on se rend compte qu’il s’avère déjà possible de tirer parti – et même de faire de l’argent — de l’eau sale!

Le futur Congrès de l’eau, IWA World Water, qui se tiendra à Montréal en septembre prochain, attirera bon nombre de recycleurs d’eaux usées à découvrir.

Une maison bleue

Côté habitation, des projets comme la maison saine (SCHL) de Toronto deviendront de plus en plus populaires. Cette demeure récupère l’eau de pluie pour alimenter de manière autonome ses résidents en eau potable. Un système la recycle jusqu’à cinq fois pour la distribuer en divers réservoirs domestiques, des sanitaires à la cuisine. L’eau tirée de la fosse septique permet même d’arroser le jardin, et ainsi rejoindre le cycle naturel de l’eau.

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