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Si la canicule actuelle — du jamais vu depuis 1880 — vous afflige au point de rendre votre confinement à l'air climatisé insupportable, vous n'avez encore rien vu! L’Asie et ses réserves d’eau seront gravement touchées par le réchauffement climatique. Des conséquences équivalentes à assécher le Népal au grand complet.

Le rapport du Strategic Foresight Group , un groupe de réflexion indien, publié récemment à l'occasion de la semaine internationale de l'eau de Singapour, dresse un tableau très pessimiste de la situation, un euphémisme pour mesurer l'ampleur de la catastrophe à venir.

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Les glaciers de l'Himalaya, en fondant, fournissent une grande partie de l’Asie en eau potable. Celle-ci se jette dans les rivières environnantes et ravitaille environ 1,3 milliard d'humains à travers les bassins de la Chine, l'Inde, le Népal et le Bangladesh.

Dérèglements en série

Avec le réchauffement climatique, la saison des moussons risque d'être concentrée sur une période plus courte, de juillet à septembre, et d’être déréglée au point d'entraîner des déluges de façon imprévisible. Les chercheurs prévoient une hausse des inondations et que les périodes de sécheresse s’allongeront. Ces bouleversements réduiront de 15 à 30 % le volume du Gange indien et de la rivière jaune, en Chine, lit-on dans l'étude.

L'agriculture sera de toute évidence le secteur le plus durement touché. Pour se faire une idée de l'impact du réchauffement climatique sur les récoltes : la Chine utilise actuellement 65 % de toute l'eau potable pour ce secteur uniquement. Ce chiffre grimpe à 90 % pour les champs indiens, alors que le Népal et le Bangladesh en dépendent tous les deux à 95 %.

Encore plus de mauvaises nouvelles

À la rareté projetée de la ressource s'ajoutent tous les problèmes de pollution, aussi à la hausse. Selon le Yellow River Conservancy Committee , 34 % de l'eau y est déjà polluée et impropre à la consommation, à l'aquaculture et à l'agriculture. Ce taux avoisine 30 % pour le fleuve Yangtsé et explose à 50 % pour la rivière Yamunâ, l'affluent principal du Gange.

Le rapport, qui ne contient que des mauvaises nouvelles, en rajoute. L'assèchement des rivières sera accompagné de la perte du pergélisol, de la déforestation et la disparition des lacs. Cette situation accentuera la désertification, donc un accroissement des températures.

Quelques solutions?

Les auteurs enjoignent l'Inde et la Chine de continuer leur collaboration, amorcée avant le Sommet sur les changements climatiques de Copenhague, en 2009. Une plus grande confiance entre les deux puissances, certes, mais aussi entre le Népal et le Bangladesh, accélérerait éventuellement leur adhésion au programme Integrated River Basin Management, développé par la World Wildlife Fund (WWF) . Le plan prévoit notamment la gestion, la conservation et le développement des ressources aquatiques pour les populations installées dans les bassins d'eau. La plupart des principes sont en conformité avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement.

L'étude propose aussi de favoriser la recherche et le développement pour créer des semences hybrides ou trouver d'autres manières d'utiliser l'eau de façon durable. Ces travaux sont déjà avancés en Chine et en Inde. Ils pourraient également profiter au Bangladesh et au Népal.

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