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Compétitivité, commercialisation, cibles d’affaires… Les scientifiques sont appelés à être de plus en plus familiers avec le langage des affaires. Pour survivre dans un monde de plus en plus compétitif, le scientifique devra-t-il devenir un spécialiste du « management »?

« C’est avant tout un passionné, mais il doit faire aussi ses devoirs et apprendre comment fonctionne le marché », relève Jean-François Giroux, directeur Capital de risque du Groupe EEEM et conseiller au développement des affaires à la Banque du Canada.

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À la table du panel « Encourager les investissements dans la science et l’innovation », du récent congrès sur les politiques scientifiques canadiennes, il y avait peu de discordance. Le message mis de l’avant : il est nécessaire de développer un lien « stratégique » entre les affaires et les sciences.

Pour ce faire, les innovateurs, universitaires et autres doivent apprendre à devenir plus compétitifs. « Trop souvent, excité par la technologie, on oublie le cycle du financement. Il faut une balance entre la sécurité et les risques financiers, un bon plan d’affaires et des choix d’investissements réfléchis. C’est du “business” », confirme Jean-Louis Legault, président de l’Association de la recherche industrielle du Québec (ADRIQ).

Le principal obstacle reste encore le manque d’argent. Il faut compter entre quatre et sept ans pour la phase de décollage. « C’est pourquoi nous avons décidé de financer les projets prometteurs aux premiers stades. Ce que nous regardons, ce n’est pas le capital déjà investi, mais plutôt l’équipe de gestion et le côté compétitif de l’innovation », avance Jean-François Giroux.

Mais même lorsque le financement ne fait plus obstacle, cette route vers le marché est loin d’être linéaire. « Entre l’idée qui naît dans le laboratoire et le lancement sur le marché, il peut y avoir de nombreux retards et reculs : le prototype doit être revu, le plan d’affaires redéfinit, etc. Ce n’est pas si facile de se lancer en affaires », ajoute Susan Gorges, présidente de SpringBoard West Innovations Inc. Ainsi, elle identifie trois éléments critiques : la maturation technologique, la maturation commerciale et l’esprit de compétition. Sans compter le nécessaire momentum. « Toutes les idées ne se transformeront pas en succès d’affaires. »

« L’impact des investissements se mesure aussi en nombre d’articles ou avec la réputation des équipes de recherche à l’international. Et ce n’est pas l’argent investi en recherche et développement qui change les choses : de bons chercheurs restent de bons chercheurs », conclut Trina Foster, vice-présidente de Science-Métrix, une firme d’évaluation de la recherche.

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