dreamstime_12087498.jpg
Ces deux derniers mois, en France, puis en Grande-Bretagne, les gouvernements ont annoncé de grosses coupes budgétaires. Mais dans les deux cas, il y a eu un secteur à peu près épargné : la science.

Les scientifiques britanniques veulent croire que leur mobilisation des dernières semaines a porté fruit, mais l’exemple français, et avant lui l'exemple américain, tendent plutôt à démontrer que des gouvernements semblent juger qu’en période de ralentissement économique, investir dans l’innovation n’est peut-être pas une mauvaise idée.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

En France, on apprenait à la fin septembre qu’en dépit de coupures budgétaires d’au moins 40 milliards d’euros pour 2011, soit au moins 55 milliards de dollars, la recherche et l’enseignement supérieur étaient épargnés. C’est en fait le seul ministère, avec celui de la Justice, à être moins touché par les coupures et les pertes d’emplois.

En Espagne aussi, début octobre, des coupes budgétaires se sont avérées moins graves que prévu en science : une légère baisse, mais moindre que les 10% des autres ministères.

Quant à la Grande-Bretagne, c’est la semaine dernière, le 20 octobre, que les scientifiques ont poussé un soupir de soulagement, quand, après que la revue Nature eut évoqué des coupures dans le budget scientifique de 20%, même 25%, on s’est retrouvé avec des pertes de 10%. C'est beaucoup, mais c’est un des secteurs les moins visés par les coupes de 134 milliards$ annoncées par le gouvernement britannique la semaine dernière.

En temps normal, on en aurait peu entendu parler à l’étranger, sauf que cette fois, les scientifiques britanniques se sont mobilisés. Une coalition appelée « la science est vitale » s’est formée en septembre : un mois plus tard, elle rassemblait 2000 personnes à Londres, devant l'édifice du ministère des Finances, et sa pétition atteignait les 33 800 signatures le 14 octobre, lorsqu’elle a été déposée au bureau du premier ministre.

On se rappellera que c’est dans ce pays qu’ont été organisés, à l’approche des dernières élections, trois débats sur la science entre le ministre de la Science et ses deux opposants. Des regroupements qui existaient déjà sont devenus plus militants, comme le CASE (Campaign for Science and Engineering in the UK), et même la Société royale, début 2010, avait publié pour la première fois en 350 ans un rapport qualifié de militant, parce qu’il insistait sur l’importance pour l’économie d’avoir des investissements en science.

Je donne