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Les radicaux libres, accusés depuis longtemps d’accélérer le vieillissement, ne seraient pas si nocifs. Selon un chercheur de l’Université McGill, ils se porteraient plutôt à notre secours pour combattre les signes de sénescence.

« Plus nous vieillissons, plus nous produisons de radicaux libres pour lutter contre les effets de l’âge. Ces messagers intracellulaires avertissent les cellules de se mobiliser en criant : “il faut faire quelque chose!” », explique Siegfried Hekimi, titulaire de la Chaire Robert Archibald et Catherine Louise Campbell en biologie du développement.

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Selon le chercheur, les radicaux libres appartiendraient à l’arsenal dont l’organisme dispose pour se défendre des agressions. Pour le démontrer, il a soumis des nématodes mutants à un herbicide particulièrement toxique, le Paraquat. Le résultat : les vers ont généré des radicaux libres pour se défendre, mais leur longévité n’a pas diminué.

Quand il a administré des antioxydants à des nématodes non mutants, leur durée de vie a été cette fois-ci réduite. Ce qui le pousse à se montrer sceptique face aux produits de santé et alimentaires qui en contiennent. « Il faut surmonter l’argument “si on en met, c’est parce que c’est bon”. Manger des légumes ou consommer de la vitamine C, c’est sans doute bon, mais cela ne joue pas sur notre longévité », tempère le chercheur.

Ses travaux remettent ainsi en question la théorie du vieillissement liée au stress oxydatif. Cette théorie, généralement admise depuis près de 50 ans, soutient que l’agression des radicaux libres — générés par les constituants de la cellule sous l’effet de l’oxydation – accélère le vieillissement de l’organisme.

Le chercheur n’adhère pas à cette théorie. « Nous avons des comportements basés sur une théorie fausse, ce qui est très lucratif pour de nombreuses compagnies. Il nous reste à mieux comprendre le vieillissement pour connaître les vraies causes », tranche le chercheur. Les résultats de sa recherche ont été publiés dans une récente édition de PLOS Biology.

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