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WASHINGTON – Nous consommons les poissons plus vite qu’ils ne se renouvellent, le pic pétrolier s’annonce, des écosystèmes disparaissent... Quelles priorités choisir, si nous voulons faire face à la tempête qui pointe à l’horizon? Dans le cadre du congrès de l’AAAS, des experts de toutes les disciplines ont tenté de répondre. C’est notre émission de cette semaine.

Au moins deux panels réunis par l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS) se penchaient sur la détérioration de l’environnement, dont deux, dès vendredi sur l’état des pêcheries, et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’étaient pas des discussions pour les gens déprimés. En fin de semaine, deux autres panels posaient à peu près la même question : sera-t-on capable de nourrir 9 milliards de personnes en 2050.

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Sur toutes ces questions, les biologistes en ont long à dire, mais les sociologues et même les philosophes, ont été mis à contribution pendant ce congrès : pour eux, notre culture axée sur la croissance économique, celle dans laquelle nous vivons depuis au moins 50 ans, nous mène droit à un mur. Pour changer de direction, il ne faut donc pas juste viser des économies d’énergie : c’est d’un vrai changement de culture qu’on aura besoin.

Parmi les gens interviewés dans cette émission :

- Robert Constanza, de l’Université de Portland Oregon, qui est derrière une foule de réflexions sur ce qu’on appelle en anglais la sustainability —le plus proche équivalent en français étant développement durable ou soutenable. Costanza édite notamment une revue, Solutions . - Philippe Cury, directeur du Centre de recherche halieutique méditerranéenne et tropicale. Son dernier livre: Une mer sans poissons (2008). Il rappelle depuis longtemps que le problème des pêcheries ne doit pas être uniquement abordé sous l’angle de la protection d’un écosystème. - Villy Christensen, de l’Université de Colombie-Britannique, selon qui, bien sûr que oui, il y aura encore des poissons en 2050. Mais la situation sera très différente d’aujourd’hui : les gros poissons, les prédateurs, pourraient avoir disparu, au profit de tout ce qui occupe aujourd’hui le bas de la chaîne alimentaire. - Jason Clay, du Fonds mondial pour la nature, qui rappelle que nous utilisons certes moins d’eau pour l’agriculture qu’il y a un siècle... mais que nous en utilisons cinq fois plus.

Par ailleurs, un groupe britannique, sous l’égide du conseiller scientifique du premier ministre, a déposé à la fin-janvier un rapport majeur à l’intention des décideurs, L’avenir de la nourriture et de l’alimentation . Celui-ci contient une série de recommandations, à l’horizon 2050, pour une production alimentaire qui soit plus efficace et mieux distribuée, pour réduire les déchets et les pertes, pour mieux contrôler la volatilité des prix, pour lutter contre la famine et les changements climatiques. Mais qu’arrivera-t-il d’ici 2050? Un bref entretien avec l’auteur principal, Charles Godfray.

Cette émission a été enregistrée au Centre des congrès de Washington, pendant le congrès de l’AAAS.

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Je vote pour la science est diffusée le mardi à 11h à Radio Centre-Ville (102,3 FM Montréal). Vous trouverez sur cette page des liens vers les émissions de cette saison. Pour les archives des deux saisons précédentes, rendez-vous ici. Vous pouvez également nous télécharger sur iTunes.

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