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Pour certains, le goéland évoque le bord de mer, les vacances. Pour d’autres, il n’est rien d’autre qu’un rat du ciel ou un éboueur. Qui a tort? Qui a raison? « Cela dépend de la vision de chacun », dit Jean-François Giroux, professeur titulaire au département des sciences biologiques de l’UQAM.

« Le goéland à bec cerclé (Larus delawarensis) peut transporter des bactéries transmissibles à l’homme, mais c’est vrai qu’il occupe aussi un échelon important dans la chaîne alimentaire en se nourrissant d’insectes », nuance le chercheur.

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Sa présence ne fait cependant pas le bonheur de tous. Le goéland ne favorise pas le tourisme ornithologique ni n’entraîne de retombées économiques profitables. Les propriétaires de sites d’enfouissement dépensent aussi des centaines de milliers de dollars pour l’effrayer.

Opérations d’effarouchement coûteuses, destruction de plantations agricoles, vecteur de maladies, voilà autant de raisons qui expliquent pourquoi l’équipe de M. Giroux a récemment entrepris une étude scientifique sur le goéland à bec cerclé. « L’objectif ultime de notre projet de recherche est d’obtenir des informations scientifiques de qualité pour aider les gestionnaires du Service canadien de la faune (SCF) à déterminer la taille cible de la population montréalaise de façon à mieux la gérer », explique le chercheur.

Autour de Montréal

C'est en 1953 que l'espèce a été reconnue nicheuse dans la région de Montréal. La population a connu un essor démographique dans les années 1980 pour atteindre 30 000 couples. Vers 1990, on estimait leur nombre à 100 000 couples. « Pourquoi cette croissance? C’est peut-être à cause d’une moins bonne gestion, à l’époque, des dépotoirs à ciel ouvert et de la création d’îles artificielles comme l’île de la Couvée qui lui offraient un lieu de nidification », indique M. Giroux. Dans les années 2000, la population de goélands aurait cessé de croître et serait demeurée stable. Elle aurait peut-être même connu un léger déclin. « La fermeture de la carrière Miron, les règlements d’enfouissement plus rigoureux, voilà des facteurs qui expliqueraient la fin de la croissance de cette population d’oiseaux. »

De nos jours, ils seraient environ 70 000 couples à nicher dans la région montréalaise. La plus forte concentration (70 %) se trouve sur l’île Deslauriers (située entre Varennes et Repentigny).

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